Les habitants de la province de Nangarhar rapportent que les djihadistes ont lancé leur propre station de radio en langue pachtoune, dont les émissions serviront à promouvoir l'islamisme radical et à attirer de jeunes musulmans vulnérables à la radicalisation.
L'agence de presse Aljazeera signale que les autorités afghanes sont incapables de localiser l'endroit d'où les "djihadistes-jockey" du fameux groupe terroriste émettent leur programme d'une heure, mais ils peuvent néanmoins les écouter. La difficulté de les traquer réside essentiellement dans l'absence de toute station fixe car les djihadistes se servent d'émetteurs portables et changent constamment de location.
"Voice of the Caliphate". ISIL launches radio broadcasts in Afghanistan. https://t.co/CNUSx9H3IT pic.twitter.com/qHas9YGezw
— AJE News (@AJENews) 21 декабря 2015
Le gouvernement afghan n'est évidemment pas d'humeur à la blague et exprime plutôt son inquiétude face à la situation, car pareille technique de recrutement peut être dangereusement efficace. "La majorité de nos gens sont en chômage, et cette radio donnera à plusieurs d'entre eux le goût de joindre les rangs de Daech", note le chef du conseil de Nangarhar.
"Maintenant, Daech a son siège à 7 km de Jalalabad, et si le gouvernement ne réagit pas à court terme, les islamistes peuvent étendre leur rayon d'action et recruter même à Kaboul", a-t-il ajouté.
Jalalabad et ses provinces sont récemment devenues le bastion de l'EI en Afghanistan. Selon le commandant des forces armées américaines en Afghanistan, le général John Campbell, l'effectif de 1.500 à 3.000 djihadistes ne cesse d'augmenter son influence en Afghanistan. Ils misent davantage sur l'établissement d'un "véritable califat" ce que les talibans n'avaient pas réussi à accomplir pendant leurs cinq annnées au pouvoir.