L'UE impuissante face à la crise migratoire

© REUTERS / Yannis BehrakisMigrants à la frontière gréco-macédonienne, Déc. 4, 2015.
Migrants à la frontière gréco-macédonienne, Déc. 4, 2015. - Sputnik Afrique
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L'Europe doit gérer un nombre croissant de réfugiés sur son territoire: certains États étouffent littéralement sous le flux migratoire venant d'Afrique, du Proche-Orient et d'autres régions sensibles.

La vague de demandeurs d'asile qui a atteint l'Europe cette année a créé des divisions au sein de l'élite politique européenne — certains représentants politiques se sont même accusés mutuellement de fascisme et de racisme. Les pays les plus éloignés des frontières extérieures de l'UE ont affiché le plus de compassion envers les gens qui fuyaient la guerre et la misère. Au contraire, l'attitude des pays de l'Europe de l'Est et du Sud, les premiers à accuser le coup, a été pointée du doigt — allant jusqu'aux accusations de xénophobie.

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Plus d'un million d'immigrés sont arrivés en Europe cette année. La plupart fuyaient la guerre en Syrie et en Irak mais le phénomène s'est amplifié: des milliers d'Afghans, de Pakistanais, de Nigériens, de Somaliens et d'autres migrants ont mis le cap sur l'UE en espérant y trouver une vie meilleure.

Beaucoup de Syriens et d'Irakiens ont été obligés de se déplacer dans les pays voisins — d'après l'Onu, environ 15 millions d'entre eux ont dû quitter leur maison. Ces dernières années le monde a vu naître plus de dix nouveaux conflits, alors qu'aucune crise précédente n'avait encore été résolue. C'est pourquoi cette tendance observée en 2015 pourrait n'être que le début d'une nouvelle période de grandes migrations.

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La crise migratoire fut le premier test sérieux pour l'UE sur le plan politique. Elle s'est accrochée pendant longtemps aux accords de Dublin selon lesquels la responsabilité d'un migrant incombait au premier État européen relevant ses empreintes digitales. Les immigrés illégaux qui n'avaient aucune envie de rester en Hongrie, par exemple, allaient même jusqu'à brûler la peau de leurs doigts pour ouvrir la porte de la "grande" Europe.

Les pays frontaliers ne voulaient ni ne pouvaient accueillir tous les réfugiés. En septembre, les autorités hongroises ont suscité de vives critiques en décidant d'installer des barbelés à la frontière nationale. Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, a accusé les Hongrois d'avoir négligé les valeurs de l'UE. Budapest a répliqué qu'il ne faisait que "protéger ces valeurs". Les autorités d'autres pays ont également essuyé des reproches de ce genre.

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Au cours de l'année, l'UE a tenté d'élaborer une position commune sur l'immigration — ainsi qu'un plan d'action conjoint. Quand l'Allemagne et l'Autriche ont décidé de fermer provisoirement leurs frontières, Bruxelles a compris qu'il n'y avait plus de temps à perdre. Les responsables européens ont tenté de résoudre le problème en instaurant des quotas sur l'accueil des réfugiés et en finançant des camps d'hébergement sur le territoire de pays tiers. Mais ces décisions ne correspondaient déjà plus à l'ampleur qu'avait prise le phénomène. L'arrivée de l'hiver a affaibli un peu le flux migratoire mais, alors que l'Europe n'arrive toujours pas à surmonter la crise, des millions de personnes vivant dans les régions sensibles se préparent déjà activement à un périple vers l'Europe au printemps.

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