Si la Catalogne se détachait de l'Espagne, ils exigeraient en effet que le gouvernement Michel reconnaisse le nouvel État. Le cas belge n'est pas unique: le précédent catalan pourrait donner une impulsion aux sentiments séparatistes dans d'autres pays d'Europe.
Le dossier catalan n'est pas seulement explosif pour le gouvernement belge mais également pour les nationalistes flamands eux-mêmes, qui doivent décider s'ils poseront directement la question de la reconnaissance de la Catalogne au niveau fédéral (ce qui pourrait faire éclater la coalition gouvernementale, entraînant des législatives anticipées) ou renonceront à leurs principes en créant un risque de division dans leurs propres rangs. Sachant que le parti libéral wallon, le Mouvement réformateur du premier ministre Charles Michel, est bien déterminé à bloquer la reconnaissance de l'indépendance catalane.
Il est évident que l'éventuelle indépendance de la Catalogne fera boule de neige dans d'autres pays de l'UE, même si la région serait exclue de l'Union et devrait déposer une demande spéciale pour la rejoindre, ce qui paraît impossible étant donné qu'un soutien unanime serait nécessaire, y compris de l'Espagne. Ce précédent donnerait une impulsion à de nombreuses structures séparatistes non seulement en Belgique, mais également au Royaume-Uni (Écosse), en Italie (Padanie), au Portugal (Madère), en Allemagne (Bavière), en Suède (Scanie) et dans le Pays basque en Espagne même. Cela mettrait en péril l'intégration européenne et entraînerait une "balkanisation" de l'Europe — sa transformation en une mosaïque d'États éclatés.
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