Les analystes militaires américains ne semblent pas comprendre que s'ils ne changent pas de disque à temps, les USA risquent d'être bien seuls en Europe.
De son côté, le ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion a rappelé que "même pendant la Guerre froide, nous avions un dialogue. Aujourd'hui nous ne communiquons plus à cause de la politique de l'ancien gouvernement. Comment cela aide-t-il l'Ukraine? Est-ce que cela promeut nos intérêts en Arctique?". Selon lui, Ottawa doit coopérer avec Moscou pour s'assurer que la Russie comprenne les intérêts du Canada: "Si nous avons des intérêts communs, nous entreprendrons des démarches prudentes pour régler nos différends".
En automne 2014, à l'Assemblée générale de l'Onu, le locataire de la Maison blanche était allé jusqu'à comparer les Russes aux terroristes de Daech et au virus Ebola: "L'agression de la Russie en Europe rappelle l'époque à laquelle les grandes nations menaçaient les petites en poursuivant leurs propres ambitions territoriales. La cruauté des terroristes en Syrie et en Irak nous pousse à scruter le cœur des ténèbres", avait alors déclaré Barack Obama.
On ignore dans quel "cœur" regardait exactement Obama, mais son administration ne combattait pas Daech — elle aidait au contraire presque ouvertement les terroristes à élargir leurs possessions au Moyen-Orient. A tel point qu'à un moment donné les terroristes avaient pris les deux tiers de la Syrie et pratiquement la moitié de l'Irak. Des exécutions massives, des pendaisons, des tortures, des maltraitances et des conversions forcées sous les menaces de mort commençaient à se répandre sur les anciens territoires libres.
De toute évidence, Washington était satisfait. Du moins aucune réaction ferme n'a suivi de la part des USA. En revanche, pratiquement toute l'administration américaine et le département d'État travaillent pour châtier la Russie pour son "agressivité". Et Obama ne manque pas les occasions de se vanter d'arriver à isoler le Kremlin. A tel point qu'il a dû lui-même appeler Vladimir Poutine le 13 janvier 2016…