Malgré des moyens limités, les Peshmergas poursuivent la lutte

© REUTERS / Ari Jalal Peshmergas kurdes
Peshmergas kurdes - Sputnik Afrique
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Le volontaire français François Mauld d’Aymée, parti combattre aux côtés des Peshmergas en Irak il y a un mois, témoigne du fait que le gouvernement de Bagdad, influencé par Washington, ne permet pas aux Peshmergas de progresser contre Daech en Irak.

François Mauld d'Aymée se trouve actuellement à un kilomètre de la ligne de front, au sud de la ville irakienne de Sinjar. Au mois de novembre, elle a été reprise par les troupes des milices kurdes Peshmergas.

"Ici nous subissons malheureusement les conditions de Washington qui nous impose de ne pas bouger pour le moment", déplore M.d'Aymée, décrivant à Sputnik la situation en Irak.

"Les frappes de la coalition arrivent longtemps après qu'on en a eu besoin"

"Je sais que l'avancée des Kurdes en Syrie est en grande partie possible grâce au soutien de l'aviation russe… Ici en Irak proche de la Syrie nous ne pouvons pas progresser parce que le gouvernement de Bagdad inféodé à Washington n'a pas donné l'autorisation aux Peshmergas en Irak de progresser. Si nous décidions de nous lancer à l'attaque, la coalition pourrait nous tirer dessus", raconte-il.

Répondant à la question de savoir si la coalition internationale aidait les Peshmergas dans leurs offensives, M. d'Aymée a déclaré que le soutien aérien, s'il était bien présent, demeurait d'une efficacité très limitée parce que très souvent les frappes arrivaient sur le tard et étaient par conséquent quasiment inefficaces.

Le volontaire français se plaint également de l'insuffisance du ravitaillement en armes et en munitions, les combattants manquant de moyens pour pouvoir combattre avec efficacité. "On est dans le cadre d'une guerre statique, de positions où la ligne de front ne bouge pas. Mais on se retrouve face à face (avec Daech — ndlr) à environ 500 mètres de distance. Au moment où vous m'appeler, on est bombardé par les mortiers de Daech et il y a des snipers qui nous cherchent", a-t-il poursuivi.

"Le Kurdistan est une zone tampon qui empêche la Turquie de livrer des armes à Daech"

M.d'Aymée a confirmé à Sputnik la présence turque dans la région. "Nous n'avons pas les moyens de chasser les forces turques qui se sont établies illégalement sur le territoire de l'Irak. Leur équipement est plus moderne et elles ont en quelque sorte l'aval des USA", souligne-t-il.

Des jeunes combattants de Daech près de la ville de Mossoul en Irak. Archive photo - Sputnik Afrique
Nouveau massacre perpétré par Daech en Irak
Le volontaire français pense que la Turquie a des vues sur l'Irak et la Syrie et qu'elle souhaite contrôler une partie du territoire ou tout du moins faire tout ce qui est en son pouvoir pour court-circuiter les Peshmergas et le gouvernement kurde.

"C'est (le Kurdistan — ndlr) un adversaire de Daech qui ne baissera jamais les bras. C'est aussi une zone tampon qui empêche la Turquie de livrer des armes ou communiquer avec Daech directement, par frontière concomitante. On peut toujours compter sur le Kurdistan des Peshmergas qui se battent depuis le début de l'apparition de Daech", a-t-il déclaré.​

L'interlocuteur de Sputnik a ajouté que la situation humanitaire dans la région était préoccupante. "Il y a des camps de réfugiés des combats un petit peu partout… Pour l'instant c'est essentiellement le gouvernement kurde qui aide ces réfugiés. Moi je n'ai pas vu de choses officielles gouvernementales (de la part des Occidentaux) sur place apporter une aide à quiconque", a-t-il témoigné.

Le 4 décembre, une unité de blindés turcs a été déployée dans le nord de l'Irak sous le couvert d'un programme d'entraînement des forces armées kurdes. L'objectif déclaré de la mission est de préparer les milices locales aux combats contre Daech.

Les relations entre la Turquie et l'Irak se sont brusquement dégradées après que l'entrée d'environ 150 soldats turcs, de chars et de pièces d'artillerie dans un camp des Peshmergas (forces armées kurdes d'Irak). Le ministère irakien des Affaires étrangères a qualifié l'opération d'Ankara d'invasion.

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