Erdogan, grand perdant de la guerre en Syrie

© AP Photo / Vadim GhirdaLe président turc Recep Tayyip Erdogan
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Les derniers événements en Syrie ont été fatals à la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan. Non seulement ses projets tomber à l'eau, mais il s'est encore querellé avec ses alliés, affirme un média américain.

Misant sur la chute de Bachar el-Assad et espérant un soutien permanent de la part des Etats-Unis, le président turc n'a pas pris en compte le risque de voir la situation se retourner contre lui, estime Public Radio International.

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Washington a longtemps cherché à renverser Assad par tous les moyens possibles. A cet effet, il apportait son soutien aux rebelles ou augmentait graduellement ses pressions lors des négociations au sein de l'Onu. Ce projet est actuellement remis en cause: l'offensive spectaculaire effectuée la semaine dernière sur Alep par les troupes gouvernementale syriennes avec l'appui de l'aviation russe a forcé les Etats-Unis à modifier leur  attitude à l’égard de la crise syrienne.

Erdogan appelle les Etats-Unis à adopter une position ferme sur la Syrie, à stopper l'opération russe et à ne pas laisser les rebelles d'Alep capituler définitivement, estime Josh Landis, directeur du Centre d'étude du Proche-Orient à l'université d'Oklahoma.

"La Turquie se sent délaissée par les Etats-Unis et l'Europe", affirme le chercheur.

Selon lui, tout porte à croire que Washington va tirer son épingle du jeu en Syrie, ce qui permettrait à la Russie de jouer un rôle clé dans le conflit et de créer dans la région une situation répondant à ses intérêts.

"La Turquie est en colère, car elle a placé de grands espoirs dans les rebelles syriens. Elle était persuadée que les Etats-Unis la soutiendraient coûte que coûte dans ses tentatives de renverser Assad. Or, tout donne à penser que le président syrien parviendra à reconquérir son pays et à renforcer son pouvoir", estime l'expert américain.

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Dans un tel cas de figure, les Kurdes syriens — qui craignent Erdogan plus que toute autre chose — viendraient se placer sous la protection de Damas et accéderaient à un degré d'autonomie élevé, ce qui mettrait en péril le régime du président turc, conclut l'analyste.

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