Onu: la Russie fait une "brève revue" des violations de la Charte

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Le premier adjoint de l’ambassadeur russe à l’Onu Piotr Ilitchov a présenté lundi, au Conseil de sécurité de l’Onu, une "brève revue" des cas de violation flagrante des droits de l'homme de la part du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

"Certaines délégations ont parlé aujourd'hui de violations des principes de la Charte des Nations unies, accusant à tort la Russie. Afin que ces fantaisies ne créent pas de fausses impressions, je voudrais faire une +brève revue+ des cas les plus flagrants de violation du droit international, y compris des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies, au cours des dernières décennies, d'autant plus qu'ils sont bien oubliés aujourd'hui", s'est exprimé le diplomate lors des débats consacrés au maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Condamnation de la part de l'Onu

En particulier, M.Ilitchov a attiré l'attention sur le bombardement de la ville yéménite de Marib par le Royaume-Uni, en 1946. Le diplomate a noté que le Conseil de sécurité avait condamné ces actions dans sa résolution 188 "soulignant l'incompatibilité des représailles avec les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies".

"En 1983, les Etats-Unis ont effectué une invasion armée en Grenade. L'Assemblée générale a qualifié les actions américaines de "violation majeure du droit international" dans la résolution 37/8. Plusieurs connaissent peut-être la réaction du président américain de l'époque (Ronald Reagan), qui avait toujours un bon appétit pendant le petit déjeuner", a-t-il rappelé.

Selon le député, en 1986 les Etats-Unis ont attaqué la Libye et envahi Paname en 1989. Dans les deux cas, ces actions ont été condamnées du côté de l'Assemblée générale qui les a qualifiées de mépris pour le droit international.

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La Cour internationale de justice a également relevé des violations de la Charte des Nations unies. "Par exemple, comme le premier arrêt dans l'affaire du canal de Corfou en 1946, la cour a reconnu que le Royaume-Uni avait porté atteinte à la souveraineté de l'Albanie. L'arrêt de 1986 dans l'affaire du Nicaragua contre les Etats-Unis est bien connu. La cour a fait explicitement référence à une atteinte de la part des Etats-Unis à la souveraineté nicaraguayenne ainsi qu'aux principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et de non-recours à la force", a souligné M.Ilitchov.

De la Yougoslavie à la Syrie

Selon les déclarations de l'adjoint ambassadeur, "l'attitude irresponsable" des Etats-Unis et de ses alliés envers la Charte de l'Onu s'est poursuivie et a entraîné le bombardement de la Yougoslavie, en 1999, ainsi que l'invasion de l'Irak en 2003. L'intervention suivante a eu lieu en Libye, où "grâce à un appui soi-disant désintéressé de l'extérieur, un incendie s'est allumé qui a finalement rasé l'Etat en entier, ne laissant à sa suite que cendres et chaos", a-t-il dénoncé.

Selon lui, "c'est cette ingérence illégale sous forme de frappes aériennes ou de livraisons illégitimes d'armements aux organisations non gouvernementales armées" qui a entraîné la croissance des sentiments radicaux en Syrie ce qui provoqua enfin "l'apparition et la consolidation de phénomènes aussi terribles" que le groupe terroriste Daech.

"Les conséquences de l'intervention en Libye et en Syrie frappent par leur ampleur. Qu'il s'agisse des souffrances de la population civile, ou de la destruction de l'héritage culturel, ou encore de cette crise migratoire sans précédent", a poursuivi M.Ilitchov.

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Soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, note-t-il, les principes qui sous-tendent le système des relations internationale deviennent un obstacle pour certains et, par conséquent, sont interprétés de différentes façons quand ils ne sont pas tout simplement contournés. "Évidemment, la présomption de leur propre exclusivité permet à certains pays de se poser au-dessus des objectifs et des principes de la Charte de l'Onu", a martelé le diplomate se référant aux paroles de Barack Obama à propos de "l'exclusivité" de la nation américaine.

"On tente de fractionner la Syrie"

Les débats au sein du Conseil de sécurité se sont déroulés sous la présidence de la ministre des affaires étrangères du Venezuela Delcy Rodríguez qui a insisté sur la nécessité du respect de la souveraineté des Etats et des autres principes fondamentaux énoncé dans la Charte, soit: le droit des peuples à l'autodétermination, le règlement pacifique des différends et la promotion d'un esprit de coopération et de non-agression.

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A propos de la situation en Syrie, Mme Rodridez a indiqué qu'on tentait de fractionner le pays sans tenir compte de la volonté du peuple. Selon la diplomate, "certains pays qui interviennent en Syrie ne pensent qu'à leurs propres intérêts nationaux". La ministre a attiré l'attention sur le fait que les pays en développement respectaient strictement la Charte des Nations-unies, et que les puissances riches œuvraient contre elle en recourant à des "actes d'agression unilatéraux" et en faisant preuve d'un désir capitaliste de dominer le marché des ressources naturelles. Tous ces facteurs, selon Mme Rodrigez, n'ont eu pour résultat que l'accroissement des inégalités économiques, la discrimination, l'islamophobie et n'ont fait que saper le droit à l'autodétermination des peuples.

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