Aux temples d'Angkor, offensive de charme par l'art de la Corée du Nord

© AFP 2023 TANG CHHIN SOTHY This photo taken on February 16, 2016 shows Cambodian people looking at a painting at the Angkor Panorama Museum in Siem Reap province.
This photo taken on February 16, 2016 shows Cambodian people looking at a painting at the Angkor Panorama Museum in Siem Reap province. - Sputnik Afrique
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A deux pas des temples d'Angkor au Cambodge, un musée vient de sortir de terre, construit par la Corée du Nord qui s'est lancée dans une discrète et lucrative offensive de charme par l'art à travers le monde.

"Quand les gens viennent ici, ils n'en croient pas leurs yeux. Ils ont vraiment l'impression d'être revenus au temps d'Angkor", assure Yit Chandaroat, responsable du musée "Angkor Panorama", ouvert depuis quelques mois après une construction menée dans le plus grand secret.

​Pièce maîtresse du musée, une fresque monumentale offre une vision à 360° de scènes de batailles hyperréalistes du temps où l'empire khmer était à son apogée, entre les XIe et XIIIe siècle, époque de la construction d'Angkor.

Elle occupe une surface supérieure à huit courts de tennis et, pour la réaliser, il a fallu mobiliser pendant plus d'un an 63 peintres nord-coréens du Mansudae Art Studio.

​Grâce à la qualité de ses armadas de peintres, rares détenteurs d'un savoir-faire hyperréaliste à rebours d'un art contemporain émancipé des techniques classiques, le Mansudae Art Studio décroche des contrats à l'étranger. Comme à Francfort, où les artistes du Mansudae Studio ont réussi à recréer une fontaine dans le style art déco des années 1910.

Ce savoir-faire est utilisé par la Corée du Nord dans le cadre de sa politique méconnue de grands projets culturels à travers le monde, qui détonne avec son habituel discours belliqueux et ses menaces d'utiliser l'arme nucléaire en réaction à la récente résolution de l'ONU aggravant les sanctions contre Pyongyang, rapporte l'AFP.

​Dans le musée récemment ouvert au Cambodge, on retrouve la touche de grandiloquence et de réalisme socialiste propres aux peintres officiels nord-coréens. Mais aucun portrait du leader nord-coréen Kim Jong-Un dans la fresque et seules de discrètes mentions rappellent que la Corée du Nord a construit le musée.

Le message de Pyongyang, qui a dépensé 22 millions d'euros dans ce projet, passe plus subtilement par l'hommage rendu au glorieux passé de la civilisation khmère, qui a dominé l'histoire de l'Asie du Sud-Est.

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