Trump et Clinton essuient un revers dans le Wisconsin

L'ex-secrétaire d’État démocrate Hillary Clinton et l'homme d'affaires républicain Donald Trump, leaders des primaires américaines dans leur camp, ont perdu mardi face à leurs rivaux dans le Wisconsin.

Le sénateur Bernie Sanders, principal rival de Clinton dans la course à l'investiture démocrate, s'est assuré le soutien de 55% des électeurs, devançant l'ex-First Lady avec 45% des suffrages. Sanders, qu'une partie de l'élite démocrate appelle à quitter la course et libérer le passage pour Clinton, a répété plusieurs fois qu'il n'avait "pas l'intention de se rendre sans se battre". Le sénateur a remporté sept des huit dernières primaires démocrates.

Toutefois, Clinton conserve une large avance dans son camp. Après le Wisconsin, elle peut se prévaloir de 1 773 voix de délégués, contre 1 094 pour Sanders — pour remporter la victoire, le candidat démocrate doit être soutenu par 2 383 délégués. Pour opposer une sérieuse concurrence à sa rivale, Sanders ne doit donc pas simplement gagner, mais gagner dans les grands États et avec beaucoup d'avance. Ce n'est pas le cas pour l'instant. Néanmoins, cette concurrence qui perdure met en évidence la vulnérabilité de Clinton en tant que candidate à l'élection présidentielle, et lui pose problème. Pour gagner en novembre, elle devra fédérer les démocrates autour d'elle. Mais la réticence de Sanders à brandir le drapeau blanc l'empêche pour l'instant de "bâtir des ponts" avec ses partisans, qui sont nombreux.

Côté républicain, le sénateur Ted Cruz a obtenu plus de 51% des voix dans le Wisconsin, devançant largement le leader de la course Donald Trump (32%) et le gouverneur de l'Ohio John Kasich (14,3%). "C'est un tournant", a affirmé Cruz à ses partisans après la victoire.

Le retard de Cruz (504 délégués) sur Trump (740) reste relativement élevé et, à deux tiers du parcours, il est peu probable que le sénateur arrive au final à dépasser le milliardaire.

Toutefois, pour gagner, Donald Trump ne doit pas simplement terminer premier mais obtenir la majorité absolue (50% plus un) à l'issue des primaires — soit 1 237 délégués. La rhétorique polarisante de l'homme d'affaires attire une partie des électeurs, essentiellement la classe blanche des travailleurs. Mais ses déclarations virulentes à l'égard des Latino-américains, des musulmans et des femmes repoussent une grande partie de l'électorat. Et jusqu'à présent, le magnat ne témoigne aucune intention d'assouplir ses positions pour susciter la sympathie d'un plus large public.

Si aucun des candidats n'arrivait à réunir les 1 237 voix d'ici la convention du parti en juillet, le vainqueur serait déterminé directement pendant le vote au congrès républicain.

La prochaine étape décisive pour les leaders de la course sera les primaires dans l'État de New York, le 19 avril. Clinton a représenté cet État au sénat pendant huit ans et une défaite face à Sanders serait de mauvaise augure. Quant à Trump, il y est également chez lui et a besoin de cette victoire pour conserver ses chances d'obtenir la majorité absolue, afin de dissiper les doutes des sceptiques sur le déclin de sa campagne.