Un député afghan menace une journaliste de lui couper le nez

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Un élu afghan a proposé à une journaliste anglaise d'épouser un Afghan pour tout connaître sur le viol conjugal et menacé la femme de lui couper le nez.

La journaliste britannique du journal Vice Isobel Yeung travaillait sur un documentaire consacré à la vie et aux droits des femmes afghanes. Dans le cadre du tournage, la reporter a interviewé Nazir Ahmad Hanafi, député de la province du Herat (ouest de l'Afghanistan) et enseignant en religion islamique dans plusieurs universités et écoles coraniques.

Isobel Yeung a posé à son interlocuteur une question concernant le viol conjugal, sujet tabou en Afghanistan.

"Lorsqu'un mari viole sa femme, s'agit-il d'une forme de violence conjugale? A votre avis, qui doit être puni? L'époux ou l'épouse?", demande la journaliste.

"Qu'entendez-vous par viol?", rétorque l'élu.

"S'il force sa femme à coucher avec lui. Je crois que nous savons tous les deux ce que signifie un viol", lance la femme.

"Il existe une forme de viol chez vous et une autre chez nous, en Islam", répond M.Hanafi en dari (variété du persan parlée principalement en Afghanistan) alors que la journaliste l'interroge en anglais.

Le député afghan se tourne ensuite vers un groupe d'hommes et grommèle:

"Je devrais peut-être vous donner à un homme afghan qui vous coupera le nez".

Cette scène a été filmée puis diffusée par Vice sur Internet. En quelques jours, la vidéo eut fait un véritable buzz sur la toile et suscité une vague de critiques à l'égard du député. 

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Cependant, interviewé par Radio Free Europe, Nazir Ahmad Hanafi a démenti avoir tenu de tels propos. En outre, M.Hanafi a même déclaré n'avoir jamais rencontré la jeune journaliste, précise Voice of America.

Quand la vidéo a fait un tour du monde, l'élu s'est pourtant souvenu qu'il avait été interrogé lors du tournage d'un documentaire, sans toutefois reconnaître avoir menacé Isobel Yeung.

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En Afghanistan, le projet de loi sur l'élimination des violences faites aux femmes a été soumis au vote du parlement en 2009, mais n’a jamais été approuvé en raison de la virulente opposition de certains élus.

Même de nos jours, il arrive en Afghanistan que des hommes mécontents coupent le nez aux femmes. Le dernier cas est survenu début 2016. Rose Guile habitait dans la partie sud du pays, territoire contrôlé par des talibans. Pendant plusieurs années, elle a été victime de viol conjugal. Un jour, lors d'une dispute, son mari lui a coupé le nez. 


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