Hollande tente une énième reconquête mais 9 Français sur 10 rejettent son action

© REUTERS / Charles PlatiauFrançois Hollande
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François Hollande va tenter jeudi sur France 2 une énième opération de reconquête de l'opinion alors qu'à un an de la présidentielle, neuf Français sur dix jugent négativement son action.

A 20H15 et pendant 90 minutes, le chef de l'Etat fera face à trois journalistes et quatre Français.

Ces derniers seront censés exprimer les préoccupations de leurs compatriotes et les grandes problématiques du moment: une chef d'entreprise, la mère d'un jihadiste parti en Syrie, un étudiant en école de commerce et blogueur de gauche et un conducteur d'autocar, électeur du FN, rapporte l`AFP.

Au comble de l'impopularité, le chef de l'Etat aura fort à faire pour les convaincre. En témoigne une livraison de sondages désastreux le jour même de l'émission, dont 71% des Français disent d'ailleurs se désintéresser, selon une enquête Odoxa pour Le Parisien.

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Pire, même si François Hollande parvenait à renverser la courbe du chômage, 69% des sondés affirment que cela n'influencerait pas leur jugement à son égard. 76% estiment même qu'il devrait renoncer à briguer un second mandat "pour permettre à la gauche de trouver un meilleur candidat que lui".

Un autre sondage, Elabe pour BFMTV, révèle que près de neuf Français sur 10 (87%) jugent négativement son bilan…

"Les sondages sont catastrophiques; les Français ne veulent pas nous battre, ils veulent nous chasser", s'alarme un proche du président.

Baptisée "Dialogue citoyen", l'émission, délocalisée au musée de l'Homme, sera conduite par David Pujadas, Léa Salamé et Karim Rissouli: un quart d'heure pour répondre aux journalistes, une heure de dialogue avec des citoyens et un quart d'heure de conclusion pour évoquer la dernière année de son mandat.

Une polémique a accompagné le choix du panel de Français convié sur le plateau. Deux des témoins pressentis ont été écartés, dont Nadine Hourmant, charismatique déléguée Force Ouvrière du volailler Doux, qui a évoqué des "pressions de l'Elysée".

Ces assertions ont été démenties par France Télévisions tout comme par la présidence mais agitent la rédaction de France 2.

Sur le fond, M. Hollande a lui-même tracé sa feuille de route mercredi en Conseil des ministres, déclarant: "on a besoin d'être clairs et de ne pas alimenter la confusion".

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"Il faut commencer maintenant la pédagogie du quinquennat parce que la pédagogie, c'est long à installer. Comme les médias ne le font pas, il faut bien qu'il le fasse lui-même", a déclaré le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

Le président fera ainsi valoir les "premiers résultats économiques et sociaux" de sa politique, avec un déficit public ramené à 3,5% contre 3,8% attendus l'an dernier, et une croissance qui a repris quelques couleurs à 1,2%.

"La seule façon de convaincre l'opinion publique, c'est d'avoir des résultats dans la lutte contre le chômage, l'augmentation du pouvoir d'achat et la sécurité de nos concitoyens", souligne-t-on à l'Élysée.

La tâche s'annonce ardue alors que le détricotage de la loi El Khomri sur le Travail sous la pression de la rue et le renoncement à la déchéance de nationalité après des semaines de débats houleux ont alimenté le procès en manque de clarté et indécision de l'exécutif.

Le chef de l'Etat devrait aussi être amené à s'exprimer sur le ni gauche ni droite aux accents très libéraux de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le promoteur du mouvement "En marche" fait jeudi la une de Paris-Match, avec sa femme Brigitte, avec en sous-titre "Ensemble sur la route du pouvoir".

Le chef de l'Etat aura également à répondre aux critiques virulentes venues de sa propre majorité, sur fond de primaire.

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"Aujourd'hui, François Hollande a perdu la confiance des Français et d'une partie de la gauche aussi désormais", a asséné le sénateur Gaëtan Gorce, un des représentants de la gauche du PS.

Pour Frédéric Dabi (Ifop), "on a vraiment un président de la République en énorme difficulté, le plus impopulaire en tout cas de la Ve République" à un an d'une fin de mandat.

Avec, selon lui, deux facteurs aggravants, "la perte de son socle électoral", à gauche, et "des discours qui se sont nettement radicalisés" à droite et jusque dans sa majorité "balkanisée".

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