Le PNR européen ("Passenger Name Record" en anglais) doit permettre de mieux tracer les itinéraires aériens des terroristes potentiels, à partir d'informations que les compagnies aériennes auront désormais l'obligation de transmettre aux Etats membres, lesquels pourront ensuite les partager.
Mais il ne s'agit "pas d'un remède miracle", a-t-il prévenu, alors que des députés européens ont déploré que le partage entre Etats membres des informations recueillies restera dépendant d'une bonne volonté dont ils n'ont pas toujours fait preuve en la matière.
Proposé dès 2011 par la Commission européenne, le PNR européen a donné lieu à des tractations laborieuses entre le Parlement et les Etats membres, les eurodéputés exigeant des garanties sur la protection de la confidentialité des données recueillies, informe l'AFP.
Les groupes socialistes, libéraux et Verts demandaient qu'un autre texte, encadrant l'utilisation par la police et la justice des données personnelles, soit voté en même temps, ce qui a été le cas jeudi.
'Outil précieux'
"Le PNR sera un outil précieux pour renforcer la sécurité des citoyens européens en facilitant en amont le repérage des mouvements des terroristes djihadistes qui empruntent les transports aériens", s'est félicité jeudi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
"Les atroces attaques terroristes à Paris le 13 novembre l'an dernier et à Bruxelles le 22 mars ont montré une fois de plus que l'Europe devait amplifier sa réponse commune pour combattre le terrorisme et le crime organisé", a réagi de son côté la Commission européenne.
Les pays de l'UE se sont déjà engagés entre eux à élargir le champ aux vols intra-européens et à inclure les vols charters.
L'objectif est de permettre de détecter des individus qui n'ont pas été soupçonnés de terrorisme par le passé, mais dont l'analyse des données suggère qu'ils pourraient être impliqués dans de tels actes, et donc provoquer le déclenchement d'une enquête.
Ce nouvel outil ne se matérialisera en effet pas par un fichier européen partagé, mais par l'instauration harmonisée de PNR nationaux (plusieurs pays en sont déjà dotés, à l'instar du Royaume-Uni), avec un partage, si cela est jugé nécessaire, de certaines informations entres les pays de l'UE.
Toujours sur le front de l'antiterrorisme, dans l'enquête sur les attentats de Paris et de Bruxelles, la justice belge se penchait jeudi sur la question du maintien en détention de plusieurs inculpés, dont Mohamed Abrini et Osama Krayem, arrêtes vendredi dernier dans la capitale belge. Abrini, un Belgo-Marocain de 31 ans, déjà impliqué dans les attentats de Paris, a reconnu être le troisième homme en compagnie des deux kamikazes qui se font exploser le 22 mars à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.