Toujours plus d'armes: le "plan" US pour assurer la paix en Syrie

© Sputnik . Mikhail Voskresensky / Accéder à la base multimédiaSituation en Syrie
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Le plan B américain en Syrie, prévoyant de fournir des armements aux forces de l'opposition, fait beaucoup jaser à peine paru sur les pages du Wall Street Journal. Visiblement, Washington a du mal à comprendre le terme de "paix", s'accordent les commentateurs dans un entretien à Sputnik.
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La CIA et ses partenaires régionaux ont établi un plan d'action applicable en cas d'échec de la trêve en Syrie. Ce "plan B" prévoit la fourniture de systèmes d'armement capables de détruire les avions et les positions d'artillerie du régime syrien.

Entre-temps, la CIA a prétendument garanti à ses alliés que les armes ne seraient livrées qu'en cas de rupture de la trêve et du règlement politique (le plan A) et de reprise des hostilités.

A la demande de Sputnik, le porte-parole de la CIA a refusé de commenter ce sujet.Mais pourquoi cette initiative émerge-t-elle maintenant, lorsque la trêve est déjà en vigueur depuis longtemps? François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine (UPR), aide Sputnik à trouver la réponse.

"Il faudrait que ce plan qui avait été conclu entre M. Kerry et M. Lavrov soit appliqué de bonne foi", estime M. Asselineau. "Mais s'il est appliqué de mauvaise foi par l'une des parties qui menace en permanence de changer de registre ou qui continue d'ailleurs, parce qu'en fait les livraisons d'armements n'ont jamais cessé, les livraisons d'armements et de financements venant notamment des pays proches des Etats-Unis dans la région n'ont jamais cessé. Pour assurer la paix…".

Normalement, ce que devraient faire les différentes parties prenantes, c'est de retirer leurs troupes, retirer leurs soldats, retirer leurs conseillers, couper les sources de financement et d'approvisionnement en armes, c'est-à-dire en fait, respecter la Charte des Nations unies, poursuit-il.

"Je rappelle que, suivant la Charte des Nations Unies, un Etat n'a pas le droit d'intervenir militairement dans un autre Etat même pour soutenir une rébellion, ça s'appelle du terrorisme".

Ainsi, le problème de fond auquel on est confronté, c'est que la Charte des Nations Unies n'est plus appliquée de bonne foi ou même appliquée en général.

En cela, mettre en préalable le départ de Bachar el-Assad n'était pas une démarche sage, maintient M. Asselineau.

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"Je trouve ça assez extraordinaire qu'on discute du sort d'un dirigeant d'un pays qui n'est peut-être pas un régime extrêmement démocratique mais il y a beaucoup d'autres régimes dans la région à commencer par celui de l'Arabie saoudite, à continuer par celui du Qatar qui sont beaucoup moins démocratiques que celui de Bachar el-Assad", explique-t-il. "Donc moi je trouve que mettre en préalable le départ de Bachar el-Assad, je pense que ce n'est pas une bonne chose".

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En définitive son régime a fait quand même preuve d'une certaine résistance et même d'une résistance certaine. S'il s'agissait d'un régime désavoué par 90% de la population, il n'aurait pas résisté. Ce qui suggère qu'il y a un pourcentage significatif de la population syrienne qui en fait a soutenu le gouvernement légal et tout ce qui, de toute façon, ira vers la normalisation de la situation.

Selon Jean Lassalle, vice-président du MoDem, candidat à l'élection présidentielle de 2017, les Américains ne comprennent pratiquement jamais la marche du monde, ils ne le ressentent pas. Par ce plan B, ils veulent de nouveau aider l'opposition à Bachar el-Assad. Mais ce dernier, n'étant certainement pas une lumière de pureté, est quand même en place.

"Les Américains, ils sont jaloux parce que les Russes ont obtenu des résultats", résume M. Lassalle.

Oui, il y a déjà assez de problèmes au Proche-Orient sans encore en rajouter plus. Mais rien n'empêchera ces Américains d'assouvir leur désir de succès… même aux dépens de nouveaux problèmes et victimes.

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