L'UE veut diviser les terroristes en dangereux et utiles

© AP Photo / Geert Vanden WijngaertGilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme
Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme - Sputnik Afrique
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S'il n'y a pas de preuves attestant que les djihadistes rentrant en Europe de Syrie et d'Irak ont combattu aux côtés des terroristes, leur emprisonnement constitue la pire solution imaginable, estime un haut fonctionnaire européen.

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La poursuite massive des djihadistes européens rentrant de Syrie et d'Irak est contre-productive: certains d'entre eux doivent être disculpés, voire même utilisés à des fins de propagande pour empêcher le recrutement de nouveaux islamistes, a déclaré Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, cité par The Guardian.

Le responsable européen a vivement critiqué les autorités belges pour l'absence de programme de travail avec les ressortissants du pays qui avaient rejoint des groupes radicaux tels que l'Etat islamique (Daech) et qui avaient participé aux hostilités au Proche-Orient avant de regagner l'Europe.

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"S'il n'y a pas de preuves attestant que les combattants revenus dans leur pays d'origine ont activement participé au djihad (…), est-il vraiment nécessaire de les jeter en prison?", a demandé Gilles de Kerchove. A titre d'exemple, il a cité ceux qui avaient traversé la frontière et passé une semaine au sein de l'organisation en tant que plongeur dans les cuisines ou en servant comme fantassins de quatrième rang, mais qui, en voyant un jour des personnes décapitées, s'étaient enfuis en criant: "J'ai commis une erreur".

Selon lui, la prison est un "incubateur de radicalisation".

"Par conséquent, si vous pouvez ne pas emprisonner ceux qui n'ont pas de sang sur leurs mains et qui sont réellement prêts à participer à un programme de réadaptation, pourquoi ne pas emprunter cette voie?", a indiqué le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme.

Il est persuadé que les djihadistes ayant pris conscience de leur erreur peuvent être utiles pour empêcher les terroristes de recruter de nouveaux combattants.

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