Quotas pétroliers: nouvel échec des négociations à Doha

© REUTERS / Ibraheem Al OmariQatar's Energy Minister Mohammad bin Saleh al-Sada gestures as he attends a news conference following a meeting between OPEC and non-OPEC oil producers, in Doha, Qatar April 17, 2016.
Qatar's Energy Minister Mohammad bin Saleh al-Sada gestures as he attends a news conference following a meeting between OPEC and non-OPEC oil producers, in Doha, Qatar April 17, 2016. - Sputnik Afrique
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Les pays producteurs de pétrole ne sont toujours pas d'accord pour établir un contrôle commun des volumes de production: les dernières négociations en date, au Qatar, ont encore échoué à cause de la position de Riyad qui avançait des conditions impossibles à remplir.

Alors que ces pourparlers entre la Russie, l'Arabie saoudite et quinze autres pays devaient conduire à une déclaration sur le gel de la production, l'adoption de cette dernière a été repoussée à la réunion des pays de l'Opep en juin. Les analystes prédisent une forte baisse des prix pétroliers — après une stabilisation à 40 dollars le baril à l'approche de la réunion de Doha — jusqu'à 30-35 dollars.

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Samedi soir déjà, le projet de document avait été validé — y compris par l'Arabie saoudite — et tout le monde était convaincu qu'un accord serait signé. Mais la position de Riyad a brusquement changé dimanche matin: les Saoudiens ont exigé que le document soit signé par tous les pays de l'Opep, y compris l'Iran et la Libye — ce qui était impossible car la veille, Téhéran avait confirmé son intention de ramener sa production au niveau d'avant les sanctions internationales, c'est-à-dire 4 millions de barils par jour, et que la Libye ne contrôle toujours pas sa production pétrolière. La semaine dernière encore, les Saoudiens se disaient pourtant prêts à geler la production sans l'Iran, et c'est seulement après cette confirmation que la délégation russe avait finalement décidé de se rendre à Doha. En outre, Riyad avait insisté sur l'absence de l'Iran à la réunion. Au final, les nouvelles exigences saoudiennes ont constitué une totale surprise et les négociations ont duré jusqu'en finde soirée. La tentative de trouver un consensus pendant la visite du palais de l'émir du Qatar a échoué. Aucune explication officielle n'a été donnée.

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Les figurants clés de la réunion, le ministre russe de l'Énergie Alexandre Novak et le ministre saoudien du pétrole Ali al-Naïmi ne se sont pas présentés à la conférence de presse finale. Seul le ministre qatari du Pétrole Mohammed al-Sada était présent et s'est limité aux déclarations formelles.

La prochaine réunion pourrait avoir lieu en juin pendant le sommet de l'Opep où pourraient être invités les pays extérieurs au cartel. Le ministre al-Sada n'a pas expliqué en détail ce sur quoi les parties avaient passé 14 heures à négocier, précisant seulement que les interlocuteurs avaient évoqué "différents scénarios de gel de la production". Il a également refusé de donner des prévisions sur l'évolution du cours pétrolier après l'échec des négociations.

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Alexandre Novak, qui a rencontré les journalistes à part, a ajouté que des exigences supplémentaires avaient été avancées également par les Émirats arabes unis, le Qatar et les pays du Golfe. Il a souligné que la Russie prônait le gel de la production et qu'elle restait ouverte au débat sur cette question, même si l'absence d'accord ne lui "causerait aucun problème".

L'échec des négociations de Doha pourrait tout de même faire perdre au marché sa confiance en la possibilité d'actions convenues entre la Russie et l'Opep. Par ailleurs, les acteurs économiques pourraient arrêter de réagir aux discours politiques par une hausse des tarifs, comme ce fut le cas de février à avril. Enfin, les participants aux négociations pourraient perdre leur confiance mutuelle et renoncer aux tentatives de concilier leurs actions. 

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