JO-2016: ce réfugié syrien, handicapé de guerre, portera la flamme olympique

© Photo Capture d'écran: Youtube Ibrahim Al-Hussein
Ibrahim Al-Hussein - Sputnik Afrique
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L'identité du réfugié qui prendra part au relais olympique en Grèce, a été divulguée vendredi. L'élu est le Syrien Ibrahim al-Hussein ayant perdu la moitié de sa jambe dans un bombardement.

Mardi prochain, cet athlète syrien portera en grande pompe la flamme olympique dans le camp d'Eleonas, à Athènes, abritant 1.500 migrants. C'est au nom de ses compatriotes et des réfugiés à travers le monde que cet homme âgé de 27 ans lèvera la torche.

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Ce n'est pas un hasard si c'est sa candidature qui a été retenue pour accomplir cette mission: arrivé en Grèce il y a deux ans Ibrahim al-Hussein, originaire de la ville syrienne de Deir ez-Zor, peut servir d'exemple d'intégration et d'endurance.

Avant que la guerre civile ne commence, Ibrahim, à l'époque électricien, s'entrainait comme un athlète professionnel, sauf que ce sont les eaux du fleuve Euphrate lui servaient de piscine, et le célèbre pont suspendu de sa ville natale de Deir ez-Zor de tremplin.

​"J'avais l'habitude de monter au sommet, puis je me jetais dans l'eau et nageais dans le fleuve", se souvient-il aujourd'hui, cité par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.

Mais ensuite, la guerre a éclaté… Son "pont-tremplin" a été détruit lors des hostilités, quant à Ibrahim, il a perdu la moitié de sa jambe, un jour l'homme s'est précipité dehors pour porter secours à un ami grièvement blessé et a essuyé des éclats d'une bombe.

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Les combats s'intensifiant, comme des dizaines de milliers de ses compatriotes, il décide de quitter le pays et emprunte d'abord la route de la Turquie, puis en bateau pneumatique arrive sur l'île grecque de Samos.

Deux ans se sont écoulés. Aujourd'hui, Ibrahim vit à Athènes, loue un appartement, travaille dans un café et suit un entraînement intensif en natation et en basket en fauteuil roulant. Ibrahim a appris à ne jamais céder et son handicap ne l'a pas empêché à pratiquer le sport.

"Pour moi, (ces entraînements, ndlr) ce ne sont pas des simples jeux", avoue ce réfugié syrien "c'est toute ma vie!".

"Je vois un athlète fort, rien de plus", explique son entraineur Eleni Kokkinou. "Tout ce qui le préoccupe est l'entraînement, l'entraînement et encore l'entraînement".

Lorsqu'il arrive à la piscine où il s'entraîne trois fois par semaine, il est obligé d'enlever sa prothèse et de sauter jusqu'à la ligne de départ sur une seule jambe. Toutefois, une fois dans l'eau, il retrouve toute sa confiance: il nage 50 mètres nage libre en 28 secondes.

​Interrogé sur le relais et sur son élection, il répond humblement: "C'est un honneur", puis ajoute: "Imaginez que ce à quoi vous avez rêvé pendant plus de 20 ans devient réalité. J'avais rêvé participer aux Jeux (…), mais on m'a sélectionné pour porter la torche, un plus grand honneur encore".

"Je vais porter la flamme pour moi-même, mais aussi pour les Syriens, pour les réfugiés du monde entier, pour la Grèce, le sport, pour mes équipes de natation et de basketball", avoue-t-il.

​L'étape grecque du relais de la flamme olympique a débuté jeudi. Après une traversée de la Grèce, la flamme sera officiellement remise au pays hôte de l'édition 2016, le Brésil, au Stade panathénaïque.

Les XXXIe JO d'été se tiendront du 5 au 21 août à Rio. Pour la première fois de l'histoire, une équipe d'athlète "réfugiés" participera aux compétitions.

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