D'où vient cette conclusion pessimiste? De la récente étude du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis. Celui-ci a procédé à un monitorage du statut économique des consommateurs américains.
"Moi, car je fais partie de ces 47%", répond-il.
Neal Gabler est un journaliste, écrivain et critique de cinéma de 65 ans, lauréat de différents prix, qui appartient à la couche supérieure de la classe moyenne américaine. Néanmoins, confie-t-il, lui et sa femme n'ont pas d'économies et doivent emprunter régulièrement pour "tenir jusqu'à la fin de la semaine".
Partant de sa propre expérience, l'auteur a étudié la question. Ses conclusions sont décourageantes. Ainsi, selon Edward Wolff, économiste de l'Université de New York, qui prépare un livre sur le bien-être en Amérique, entre 1983 et 2003, la valeur nette médiane des actifs familiaux américains s'est réduite de 85,3% pour 20% des Américains les plus pauvres, de 63,5% pour la catégorie plus aisée représentant un autre cinquième de la population, et de 25,8% pour la troisième catégorie, moyenne, constituant elle aussi 20% des habitants.
Dans les années 1950 et 1960, la croissance économique a démocratisé la prospérité, se rappelle Neal Gabler. Dans les années 2010, c'est l'insécurité financière qui se démocratise.
Selon de nombreux spécialistes, le clivage économique de la société américaine est la raison principale des protestations qui rendent populaires des personnages comme le milliardaire Donald Trump ou le sénateur démocrate Bernie Sanders, radical libéral proche des idées socialistes.