10 inventions qui vont changer notre vie

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Immunité, ADN, voiture du futur ou reconnaissance vocale: dans son dernier numéro, le magazine MIT Technology Review a établi le classement annuel des 10 technologies disruptives – 10 Breakthrough Technologies 2016 (ou "technologies de rupture") - qui vont changer radicalement notre vie. Passage en revue.

Vers un nouveau remède contre le cancer

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Vous l'entendez? Cette anomalie sonore qui rend fou
Les cellules immunitaires génétiquement modifiées vont redonner de solides espoirs aux malades touchés par le cancer, le VIH, la sclérose en plaques ou d'autres maladies. Cette technologie, qui sera accessible d'ici 1 ou 2 ans, constituera une véritable révolution: grâce à l'ingénierie immunitaire, les personnes souffrant d'un cancer ou du VIH pourraient guérir après un seul traitement. Les chercheurs espèrent également que cette méthode permettra de vaincre les maladies infectieuses. La compagnie biopharmaceutique américaine Cellectis a réussi à élaborer une méthode permettant d'extraire les lymphocytes T (les cellules immunitaires "tueuses") du sang d'un patient pour modifier leur ADN de manière à ce qu'ils éliminent ensuite précisément les cellules sanguines endommagées par la leucémie. Ce processus de modification de l'ADN est devenu accessible grâce aux technologies d'édition génétique TALEN et CRISPR. 300 patients ont déjà testé cette méthode de traitement avec succès, et un cas s'est soldé par une rémission totale. Plusieurs sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques cherchent actuellement à diffuser ce traitement en masse. On sait que le géant Google (plus exactement son projet Verily) participe également à ces recherches mais aucun objectif concret n'a encore été dévoilé.

​Face à la probabilité que les lymphocytes T de deux organismes différents ne puissent pas coexister, les chercheurs ont l'intention de créer des "cellules tueuses universelles", qu'il sera possible de transplanter sans risque d'un individu à un autre. En outre, les scientifiques voudraient aussi maîtriser, à l'aide d'un certain médicament, le processus de recherche et de destruction d'autres cellules par les lymphocytes T,afin qu'elles s'activent uniquement à un moment et à une location précis. Enfin, les chercheurs voudraient programmer les cellules tueuses de manière à identifier deux marqueurs pour éliminer la cellule infectée, et non un seul — c'est-à-dire les rendre plus sélectives. Mais ces intentions sont souvent critiquées car les expériences avec les lymphocytes T visant des cellules cancéreuses dans les poumons, le cerveau et le foie représentent un risque pour la vie des patients. Il n'existe pourtant pas de moyen facile contre le cancer.

L'ère des OGM

D'ici 2050, 10 milliards d'humains devraient peupler la Terre. Pour nourrir une telle population, il est d'ores et déjà nécessaire d'accroître la productivité de l'agriculture. Dans cette optique, on sait déjà augmenter la résistance et la productivité de plusieurs variétés de plantes grâce à la technologie génétique des CRISPR (pour Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées), déjà utilisée par les laboratoires dans le monde entier.

​Selon la MIT Technology Review, cette méthode sera largement appliquée d'ici 5 à 10 ans. Elle est déjà utilisée en Chine pour créer un blé résistant aux champignons et pour accroître le rendement du riz, mais on ignore si les autorités autoriseront la culture de telles plantes partout dans le pays. Les chercheurs britanniques tentent, grâce aux CRISPR, de développer une sorte d'orge résistante à la sécheresse. Cette méthode est déjà appliquée par divers sélectionneurs, compagnies et laboratoires de recherche. On ignore pour l'instant si les gouvernements comptent réglementer l'usage de tels produits.

La reconnaissance vocale

Les drones guidés par la pensée sont désormais réalité (vidéo) - Sputnik Afrique
Les drones guidés par la pensée sont désormais réalité (vidéo)
Les technologies de reconnaissance vocale, en évolution constante, éloignent de plus en plus l'homme de l'interface de ses appareils, des écrans tactiles et des claviers. L'avenir des ordinateurs et des appareils mobiles est la commande vocale.

Les technologies de contrôle vocal sont déjà accessibles sur les appareils d'Apple, de Microsoft et de Google. Et bien que la commande vocale ne soit pas encore fiable et comprenne parfois mal les requêtes, ce domaine évolue rapidement. La société chinoise Baidu, qui fournit des services internet et est l'auteur du moteur de recherche éponyme, est le leader en la matière. Cette dernière a conçu la technologie de reconnaissance vocale la plus sophistiquée à ce jour, qui fonctionne même dans les rues bruyantes de Pékin et "entend" depuis l'autre bout de la pièce. Baidu dispose d'un laboratoire à Silicon Valley où a été développée en 2014 la technologie Deep Speech, qui se distingue par une précision élevée de reconnaissance du chinois, y compris ses nuances d'intonation complexes qui peuvent parfois changer complètement le sens d'un mot.

Mais les exigences des utilisateurs augmentent au rythme des évolutions technologiques. Baidu a ainsi dû créer un service supplémentaire, DuEr, qui serait capable de traiter les demandes complexes des utilisateurs (par exemple, réserver une table dans un restaurant ou trouver les horaires des séances dans les cinémas). Aujourd'hui, l'un des objectifs de la société consiste à "apprendre" à l'assistant vocal à mener des dialogues plus complexes avec l'utilisateur.

Des fusées à usage multiple

Les voyages dans l'espace sont une entreprise très coûteuse, notamment parce qu'il est impossible d'utiliser les fusées spatiales plusieurs fois — elles se consument dans l'atmosphère après avoir accompli leur mission. Mais en 2015, les compagnies Blue Origin puis SpaceX ont réalisé l'impossible avec des essais réussis de fusées à usage multiple. Les logiciels de bord révolutionnaires qui équipent ces fusées permettent de contrôler la vitesse de l'appareil, qui doit ralentir avant d'atterrir sur un train qui se déploie. Ces technologies vont rendre les vols dans l'espace moins chers et donc plus accessibles.

Des robots capables d'apprendre à d'autres robots

Contrairement à nous, les robots n'ont pas d'enfance — pendant laquelle l'homme recueille un grand nombre d'information sur le monde qui l'entoure. C'est pourquoi des processus aussi simples pour nous que de ramasser un jouet par terre ou de plier le linge demandent aux robots de longs efforts, car chacun d'entre eux doit "apprendre" à partir de zéro.

​L'apprentissage des acquis par l'intermédiaire d'une base commune permettra de faciliter ce processus: un robot qui aura appris une compétence téléchargera les informations sur celle-ci dans le système, d'où d'autres robots pourront les en extraire et les "apprendre". La théorie conçue par la professeure Stefanie Tellex de l'université Brown constituera une base pour un échange libre de données entre les chercheurs sur les capacités de leurs robots. Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux travaillent sur la base d'un système opérationnel commun Robot Operating System (ROS). La méthode de Tellex est donc parfaitement réaliste et devrait voir le jour d'ici 3 à 5 ans.

L'ADN dans l'App Store

Assistants personnels portatifs - Sputnik Afrique
Pour Google, l'époque des smartphones est bientôt révolue
Cette année déjà, le service Helix devrait faire son apparition sur internet et comme application pour Android et iOS. Helix prélèvera à ses utilisateurs des échantillons de salive, effectuera une analyse de leur ADN et établira une description totale du génome qui sera accessible en ligne. Quelle est l'utilité d'un tel procédé? Nos gènes déterminent les prédispositions de notre organisme aux maladies. De plus, les futurs parents pourront connaître la probabilité de transmission à leurs enfants de maladies héréditaires. A l'heure actuelle, la société Helix construit le plus grand centre de séquençage du génome du monde. Ses concepteurs promettent qu'une analyse complète des génomes de l'individu coûtera à l'utilisateur près de 100 dollars, alors que le prix moyen d'un tel service dans les centres médicaux est cinq fois plus élevé. Hormis Helix, Veritas Genetics travaille dans le même domaine et s'apprête à lancer une application similaire avec une fonction supplémentaire de consultation médico-génétique via FaceTime.

​Helix pourra transmettre aux auteurs d'autres applications les informations sur les gènes d'un individu, mais les utilisateurs contrôleront l'accès à leurs analyses. Helix pourrait aussi offrir aux utilisateurs la possibilité de télécharger leurs analyses — probablement moyennant un paiement supplémentaire. En outre, on ignore encore comment réagira l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) car en règle générale, les applications médicales doivent obtenir une autorisation spéciale de la FDA.

La giga-usine SolarCity

La société d'Elon Musk, SolarCity, qui produit et installe des batteries solaires, compte ouvrir l'an prochain une usine à Buffalo, dans l'État de New York. Cette dernière produira des panneaux solaires pour 1 GW d'électricité par an (soit 10 000 panneaux par jour) et devrait devenir la plus grande en Amérique du Nord et l'une des plus grandes du monde. Les fonds pour sa construction ont été alloués par le budget de l'État et grâce à ces subventions publiques, la haute productivité de l'usine, le processus simplifié de fabrication des panneaux et l'usage du cuivre au lieu de l'argent dans leur composition, SolarCity espère réussir à réduire le coût des batteries solaires — ce qui rendra cette énergie plus accessible aux citoyens.

​Selon les informations du ministère américain de l'Énergie, pour les usines qui seront mises en service en 2020 le coût moyen prévu de l'électricité produite, par exemple, par la combustion classique du charbon sera de 95,1 dollars/MWh, et de 125,3 dollars /MWh pour l'énergie solaire (114,3 dollars/MWh en comptant les subventions).

Slack

Le service de communication collaborative (accessible sur internet et les plateformes mobiles) a déjà changé la vie de bureau. Créé en 2013, 2 millions de personnes l'utilisent aujourd'hui quotidiennement. Grâce à son interface pratique et ses fonctionnalités, les entreprises passent du monde des courriers électroniques à celui des brefs messages et des chats. Slack permet d'échanger des fichiers, d'appeler, de souscrire à des chaînes ouvertes, de créer des bots, ou encore de joindre facilement une correspondance de travail aussi bien depuis un téléphone que depuis un ordinateur. La présence de chats collectifs — de chaînes — permet de rester au courant de l'agenda corporatif même si vous n'êtes pas au bureau. Et dans l'ensemble, ce service rend la correspondance de travail moins contraignante. Au final, le processus de travail en soi ressemble davantage à une communication avec des amis sur les réseaux sociaux.

L'auto-pilote Tesla

Une autre société d'Elon Musk a réalisé une percée technologique l'an dernier: en octobre 2015, Tesla a lancé un nouveau système opérationnel (Tesla 7.0) avec une fonction d'auto-pilotage pour ses voitures électriques Model S et X. 60 000 voitures dotées de capteurs, déjà commandées, ont soudainement reçu la fonction d'auto-pilotage. Elle fonctionne grâce à des caméras, un radar, des capteurs ultrasonores et des freins contrôlés installés sur le véhicule.

​D'après la MIT Technology Review, la fonction d'auto-pilotage dans les véhicules de transport est susceptible de changer toute la structure de transport existante. Hormis Tesla, d'autres compagnies travaillent également à l'élaboration et la production de voitures autonomes, notamment Mercedes, BMW, Ford Motors et Google. Au moment du lancement de Tesla 7.0, certains de leurs modèles étaient déjà capables de se garer en créneau mais l'autonomie des voitures électriques Tesla sur route a été une véritable percée.

Intelligence artificielle - Sputnik Afrique
Une intelligence artificielle bientôt créée en Russie ?
La fonction d'auto-pilotage des véhicules est appelée à révolutionner la relation homme-voiture. Ceux qui ont déjà eu l'occasion de tester un tel véhicule témoignent qu'on s'habitue rapidement au fait que suivre la route et garder le contrôle est l'affaire de la voiture et non du conducteur. Mais tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Pour que la voiture puisse rouler en pilote automatique, son système doit avoir un accès à la carte des lieux, la route doit avoir des bandes blanches nettes et être appropriée pour circuler à vitesse constante.

La présence de voitures automatisées sur les routes devrait réduire le nombre d'accidents de la route commis par la faute des conducteurs. Comme le montre la pratique, une voiture autonome est capable d'éviter un impact mais il convient de rester prudent — d'autant que c'est encore le conducteur qui endosse toute la responsabilité en cas d'accident.

La transmission d'énergie sans fil

D'ici 2 à 3 ans, nous pourrons recharger nos appareils partout grâce au Wi-Fi et aux signaux de télécommunication. Des chercheurs de l'université de Washington ont testé avec succès une technologie permettant aux appareils de se recharger à partir d'un signal provenant d'autres dispositifs (les modems Wi-Fi, les antennes de télévision et de radio) grâce à une nouvelle méthode basée sur la technique de rétro-dispersion. Cette dernière permet à l'appareil, sans aucun support d'énergie incorporé et sans être la source du signal, de transmettre des informations en utilisant des ondes électromagnétiques réfléchies (selon le même principe que les badges magnétiques dans le métro).

Le signal émis par les tours de télévision et de radio n'est pas adapté pour recharger les appareils mais un dispositif intermédiaire spécial peut refléter sélectivement ce signal pour l'adapter au rechargement des appareils. En parfaite conformité avec la technique de rétro-dispersion, le dispositif intermédiaire ne consomme aucune énergie supplémentaire. Il fonctionne comme un adaptateur capable de brancher les appareils aux champs électromagnétiques environnants.

Quant aux modems Wi-Fi, les chercheurs de l'université de Washington ont trouvé une autre solution en créant un logiciel qui pourrait directement distribuer le signal à un autre appareil pour le rechargement. Cela ne gênerait pas la transmission des données et demanderait peu d'énergie.
Au cours des essais, les chercheurs ont réussi à recharger ainsi plusieurs appareils (par exemple des capteurs de température et des caméras). Cette technologie pourrait donc permettre d'en finir avec changement de batteries et autres chargeurs de smartphones. De plus, elle rendra possible le rechargement sans fil même des appareils fonctionnant sans batterie. Il s'agira alors d'une véritable libération des prises de courant et des câbles, qui pourrait considérablement élargir le cercle des utilisateurs d'appareils ayant accès à internet.

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