"Je suis là pour fêter la force spirituelle qui a permis à la Russie de vaincre les nazis"

© Sputnik . Victoria IssaïevaOskar Freysinger, сonseiller d'Etat valaisan (UDC) et conseiller national suisse
Oskar Freysinger, сonseiller d'Etat valaisan (UDC) et conseiller national suisse - Sputnik Afrique
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Un début de mai ordinaire en Russie: du matériel militaire dans les rues, des vétérans portant des ordres honorifiques accompagnés de leurs proches et de simples citoyens, une marche avec des photos d’anciens combattants participants à la Grande guerre patriotique, des rubans de Saint Georges à chaque coin de rue.

Les Russes se préparent pour la célébration du 9 mai, fête sacrée de la victoire sur l'Allemagne nazie. Pour la Russie, c'est une fête nationale réunissant les plus vieux et les plus petits.

L'un de ses attributs le défilé militaire que Vladimir Poutine accueille tous les 9 mai attire les curieux du monde entier. Mais le nombre de places y est très limité.

"Je suis là pour fêter cette force spirituelle qui a permis à la Russie de vaincre les nazis"… Oskar Freysinger, Conseiller national suisse et Conseiller d'Etat valaisan (UDC), est heureux d'être l'un des invités à la parade de la Victoire à Moscou cette année.

"Cette cérémonie est pleine de sens pour moi parce que ça a été la victoire sur le nazisme, sur une sorte d'organisation de mort. Ils avaient cette svastika qui tournait dans le sens de la négation de la vie et de la mort. Mais il y a plus que ça. C'est clairement la Russie qui a vaincu le nazisme et non pas les Américains parce que c'est sur le front russe que les armées allemandes se sont saignées à blanc. Et l'importante mobilisation qu'a représentée cette campagne de Russie pour l'Allemagne a été mortelle pour elle. Je crois que sinon les alliés auraient eu beaucoup de peine à vaincre les Allemands. Ce qui a triomphé des nazis, c'était un certain esprit. Au moment où Hitler envahit l'URSS, Staline n'en appelle pas à l'idéologie, il en appelle au patriotisme et à la spiritualité. Je ne suis pas là pour fêter les communistes. Je suis là pour fêter cet esprit millénaire, cette force spirituelle qui a permis à la Russie de vaincre les nazis. Prétendre que c'est les Américains qui ont provoqué le tournant de la guerre — non. C'était une chose inéluctable. Même sans le débarquement de Normandie, l'Allemagne nazie était vouée à être vaincue. Parce que les troupes russes étaient à ce moment-là inarrêtables".

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Le 24 juin 1945, la Place Rouge accueillait pour la première fois la parade militaire de la Victoire. C'était une manière de crier haut et fort la victoire sur le nazisme atroce mais aussi de rendre hommage à 27 millions de victimes (côté russe) dont quelque 16 millions de civils… C'est le prix de la libération par l'Armée Rouge de 50% du territoire européen qui fait aujourd'hui partie de l'Europe et cela sans compter la partie européenne russe. Mais pour l'Occident, le rôle de l'URSS dans cette victoire est de moins en moins évident. Seulement 15% des personnes interrogées estiment que l'URSS a joué un rôle clé dans la victoire sur la peste brune pendant la Seconde Guerre mondiale, selon un sondage de Sputnik.Opinions réalisé récemment auprès des Européens. Pour la plupart des Américains (79%), des Français (58%) et des Allemands (50%), ce sont les États-Unis qui ont contribué le plus à la victoire sur le nazisme. Oskar Freysinger explique cette perception biaisée de l'histoire:

"Pourquoi est-ce qu'on tente maintenant de magnifier la part américaine et diminuer la part russe? C'est que c'est embêtant parce que l'UE pour la plupart fait partie de l'Otan. Ils n'ont plus de politique réellement indépendante et ils n'ont plus la force militaire aussi pour une politique indépendante par rapport aux USA… Les USA veulent absolument empêcher que cette Europe se ressoude, que l'Europe constate qu'un futur lui est possible qu'avec la Russie et pas contre la Russie et que la Russie n'est plus la Russie du bloc communiste".

© Sputnik . Victoria IssaïevaOskar Freysinger sur la place Rouge
Oskar Freysinger sur la place Rouge - Sputnik Afrique
Oskar Freysinger sur la place Rouge

Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale qui n'a épargné personne en URSS est gardé précieusement par les Russes. C'était une épreuve très difficile. Presque chaque famille a perdu au moins l'un de ses membres lors de cette guerre. Pour Oscar Freysinger, les Russes méritent d'être considérés comme les vainqueurs. Certains de ses proches combattaient aux côtés des Allemands à cette époque-là mais aujourd'hui il est venu en Russie pour rendre hommage au peuple qui a sauvé l'Europe du nazisme. Et M. Freysinger va encore plus loin en estimant que sans la Russie, l'Europe est vouée actuellement à l'échec.

"La Suisse a été neutre à ce moment-là. Mais du côté de mon père, ça a impacté certains membres de ma famille parce que mon père est tyrolien, autrichien. Il y a eu l'Anschluss en 1938 et certains de mes oncles se sont battus en Yougoslavie, sur le front italien. Il y en a eu même un qui était à Stalingrad. (…) Mais je crois que les soldats des deux côtés étaient les victimes de deux idéologies… Je constate que la Russie d'aujourd'hui elle est tout sauf le reflet de ce qu'était l'URSS. Au contraire, c'est qu'une forme d'URSS soft sans goulag… dans l'esprit identique, est en train de se créer en Occident et que les libertés citoyennes sont mises en question. Ce dont on accuse Poutine, on est en train de le réaliser en UE. Le retournement de l'histoire est extraordinaire. On est en train de voir une sorte de totalitarisme doux naître en Occident. Et on est en train d'avoir ici un empire de liberté qui se crée. Je crois que ce qui est en train de naître ici en Russie depuis quelques années me donne de l'espoir. Il faut absolument que ces liens entre Moscou et particulièrement Berlin se recréent (…) pour créer une entité qui non seulement du point du vue économique, militaire et autre devienne une grande puissance mais puisse aussi devenir une puissance du point de vue des valeurs".

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Oscar Freysinger estime que "l'armée russe actuellement a de nouveau atteint un niveau qui la rend capable d'interventions efficaces là où ils le font. On le voit maintenant contre l'Etat islamique". Selon l'homme politique suisse, il est indispensable pour le monde d'avoir un contrepouvoir…

Il y a 71 ans, la guerre la plus dévastatrice touchait à sa fin. Il n'en reste que très peu de témoins. La révision de l'histoire est irrespectueuse envers ceux qui ont perdu la vie pour l'offrir à leurs enfants. Mais c'est aussi une voie qui amène à la répétition des erreurs dont le résultat est imprévisible.

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