Le Canada a partagé des données sur ses citoyens avec ses alliés

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Selon un rapport de 2015 sur la protection des données personnelles au Canada, les services secrets canadiens ont créé un risque de divulgation de données personnelles des citoyens canadiens dans le cadre de leur coopération avec les services secrets américains, britanniques, australiens et néo-zélandais.

Le Centre de la sécurité des télécommunications (CST), un service de renseignement canadien, a fourni des métadonnées sur les entretiens téléphoniques et les messages en ligne des Canadiens à des services de renseignement étrangers depuis le début des années 2000, a annoncé le journal canadien The Globe and Mail.

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Les logiciels du CST, chargés de supprimer automatiquement les informations d'identification obtenues dans le cadre d'opérations de renseignement internationales, n'arrivaient pas à accomplir leur mission, ressort-il d'un rapport de Jean-Pierre Plouffe, commissaire du CST cité par le journal.

Cela signifie que des services secrets étrangers ont reçu ces informations en violation des lois canadiennes sur la défense nationale et sur la protection de la vie privée. Le nombre précis des métadonnées ainsi transférées reste inconnu, selon M.Plouffe.

Le commissaire a appelé le parlement canadien à adopter des lois réglementant les devoirs des services secrets dans ce domaine et à mieux définir les mesures de contrôle puisque les services de renseignement avaient récemment intensifié la collecte d'informations sensibles.

Les métadonnées servent à décrire d'autres données sans préciser leur contenu.

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Selon le rapport, le CST partage des métadonnées sur les entretiens téléphoniques avec ses alliés étrangers depuis 2005 et sur les adresses électroniques et adresses IP depuis 2009. Le transfert des métadonnées a été suspendu en 2014, après que le CST a appris que les systèmes automatiques ne supprimaient pas toutes "les informations d'identification canadiennes".

Le CSE, qui fait partie d'une grande alliance de renseignement surnommée "Five eyes" ("les cinq yeux"), collabore avec la NSA américaine, le GCHQ britannique, l'ASD australien et le GCSB néo-zélandais depuis les années 1940.

Il a décidé d'espionner les citoyens canadiens dans l'espoir de traquer les terroristes d'Al-Qaïda en 2011. Dans cette optique, le parlement canadien a adopté en 2011 une loi modifiant les normes de collecte des métadonnées et le gouvernement a adopté un règlement permettant au CST de collecter des métadonnées pour surveiller des ressortissants étrangers, des organisations publiques, des groupes terroristes et d'autres structures.

Un responsable du CSE, Scott Millar, a reconnu mercredi que le CST ne pouvait pas éviter la collecte de données d'identification canadiennes, mais qu’il ne le faisait pas souvent.

Selon la loi, le CST partage ses métadonnées avec ses alliés internationaux pour élargir le potentiel des services secrets, mais les alliés du Canada ne peuvent pas obtenir les informations concernant les Canadiens où qu'ils se trouvent.

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