''Les Kurdes sont de bons combattants, mais ont besoin de conseillers français''

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Les forces spéciales françaises sont bel et bien présentes en Syrie. Pour la première fois, ce jeudi, les autorités françaises ont reconnu ce fait, précisant que l'objectif était de conseiller les rebelles arabo-kurdes engagés dans la lutte contre les extrémistes de Daech dans la bataille de Minbej, dans le nord de la Syrie.

Confirmée ce jeudi, la présence des forces spéciales françaises en Syrie traduit la détermination de la France de combattre l'organisation Etat islamique qui sévit au Proche-Orient, a déclaré dans un entretien à Sputnik le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès des Nations unie.

"Rien n'est symbolique dans la guerre. Tout est action déterminante. Le fait que la France engage des forces spéciales en Syrie marque le fait que la France veut vraiment contrer Daech aussi bien en Irak qu'en Syrie", a-t-il indiqué.

Et de préciser que les forces spéciales françaises étaient déjà engagées dans la formation des forces kurdes en Irak. Ainsi, la nouvelle annonce du ministère français de la Défense signifie qu'elles sont également présentes auprès des forces kurdes en Syrie. Il s'agit d'une offensive majeure dans la région de Raqqa, les forces spéciales françaises fournissant de la formation tactique sur de l'armement susceptible de renforcer les positions des combattants arabo-kurdes face à Daech.

"Les forces spéciales elles-mêmes, comme dans toutes les armées, sont des forces extrêmement professionnelles. Leur influence auprès des Kurdes est très importante. Les Kurdes sont d'excellents combattants. Mais dans un certain nombre de domaines, notamment l'appui aérien ou l'utilisation d'un certain nombre d'armement, ils ont besoin d'une formation complémentaire. Et c'est ce que leur apportent les forces spéciales françaises", a explicité M. Trinquand.

Selon l'expert, la position de la France en Irak et en Syrie n'est pas la même:

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"A l'origine la France intervenait en Irak à la demande du gouvernement irakien. Alors que du côté syrien, ce n'est pas à la demande du gouvernement syrien puisque ce sont des forces d'opposition au régime syrien mais qui sont également en opposition à Daech".

Pour Dominique Trinquand, ce qui est essentiel, c'est de détruire Daech, et "si c'est par la coordination des forces de Bachar el-Assad, appuyées en particulier par les forces aériennes russes et des forces syriennes libres et des Kurdes appuyés par les Américains et les Français, ça ne peut être qu'un bien". Il rappelle en outre que Raqqa, la soi-disant "capitale" de l'Etats islamique, était un point important dans cette destruction.

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D'ailleurs, la lutte ne doit pas se limiter à celle menée contre Daech, mais viser aussi le Front al-Nosra, branche de la nébuleuse Al-Qaïda au Proche-Orient.

A la demande du journaliste de Sputnik de commenter la demande adressée par Washington à la Russie et appelant à ne pas bombarder les positions d'al-Nosra, les forces de l'opposition armée "modérée" étant déployées dans la même zone, l'expert a répondu:

"Il est vrai que les forces de l'Armée syrienne libre sont dans la zone et qu'il y a des zones où l'imbrication est importante. Je pense qu'il est important d'arriver à ménager une force d'opposition crédible en Syrie, de façon à ce que l'avenir du gouvernement de Bachar el-Assad ne s'assoie pas seulement sur son gouvernement actuel mais sur une ouverture sur une opposition qui n'accueillerait également pas al-Nosra". 

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