Johnny, chasseur de migrants: l’antihéros qui critique la politique de l’UE

© Photo Capture d'écran. YouTubeJohnny, chasseur de migrants
Johnny, chasseur de migrants - Sputnik Afrique
S'abonner
Pour sensibiliser l’opinion publique, il faut parfois faire appel à des antihéros et des personnages exécrables, dont le comportement outrageux nous choque et nous désarçonne… Permettez-nous de vous présenter un antihéros de ce type - Johnny, chasseur de migrants.

L'idée d'un antihéros intransigeant dans son attitude xénophobe vis-à-vis des réfugiés puise ses racines dans la politique migratoire adaptée par l'Union européenne, assure l'ONG Médecins sans frontières, auteure de l'initiative. Et pour cause!

Un million de personnes ont fui par la mer vers l'Europe en 2015, risquant leur vie à bord d'embarcations de fortune, faute d'alternative. Les Etats européens, rappelle MSF, ont un par un fermé leurs frontières et décidé en mars 2016 de renvoyer vers la Turquie les réfugiés accostant en Grèce.

Ainsi, le antihéros Johnny est appelé à contester, ne serait-ce qu'à l'aide d'un contre-exemple, la politique migratoire de l'UE qui "brutalise et refoule les populations cherchant refuge en Europe, les condamnant à la clandestinité et à l'extrême précarité".

En détruisant un campement de réfugiés quelque part en Europe, Johnny applique la politique de l'Union européenne visant à dissuader les réfugiés d'entrer, de circuler, et de s'installer sur son sol, au motif qu'elle ne pourrait en intégrer davantage.

"Naufrages en Méditerranée, délit de solidarité, multiplication des camps, conditions de survie des populations (…) et extrême précarité": autant de thèmes abordés dans les six épisodes, de quelques minutes chacun, qui seront diffusés sur internet de lundi au 7 juillet avec le hashtag #JeNeSuisPasJohnny.

Vendredi, l'organisation a surpris en annonçant sa décision de renoncer à tout financement de l'Union européenne et de ses Etats membres, pour dénoncer leur politique migratoire, qui repousse "loin des côtes européennes les personnes et leurs souffrances". Outre cette attitude, l'ONG condamne avec fermeté l'accord controversé scellé en mars avec la Turquie pour freiner l'afflux de migrants en Europe.

Dans les faits, l'Europe et ses 500 millions d'habitants, souligne MSF, accueillent aujourd'hui moins de réfugiés que la Turquie (2,5 millions de réfugiés pour 75 millions d'habitants) ou le Liban (1,2 million de réfugiés pour 4 millions d'habitants).

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала