Une manne financière étrangère, menace pour l'Etat français?

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Le président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a refusé de financer un centre culturel musulman à Lyon, sa décision étant ancrée dans l'origine étrangère d'une partie des financements, provoquant ainsi une vive polémique.
The Rector of Lyon's mosque Kamel Kabtane prays on March 18, 2013 at Lyon's Grand Mosque, southeastern France, during a memorial ceremony for the seven people killed a year ago in Toulouse and Montauban by self-proclaimed Islamic extremist Mohamed Merah. - Sputnik Afrique
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Le refus de M. Wauquiez apparait sur fond de détermination de l'Arabie saoudite et de l'Algérie à investir un million d'euros dans la construction du centre en question. Ces pays pourront ensuite s'ingérer dans son fonctionnement, ce à quoi M. Wauquiez ne peut consentir.

Dans sa lettre datée du 22 juin, dont l'AFP a obtenu une copie, Laurent Wauquiez s'adresse au recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane et a déclaré que les subventions régionales du projet de l'Institut français de civilisation musulmane (IFCM) cesseraient.

Dans son courrier, il explique que dans cet espace de la République, fragile et précieux, on ne peut pas considérer que viennent s'immiscer de manière significative des Etats étrangers par le biais du financement de l'IFCM. Ainsi, il n'est pas souhaitable qu'un lien de dépendance puisse être de nature à altérer l'autonomie du centre dans la conduite de ce projet. Dans ce cadre, la région n'est pas en mesure de s'engager dans ce projet de financement, poursuit-il.

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Donc, l'origine étrangère d'une partie du financement de la construction de l'IFCM est l'argument principal du refus de M. Wauquiez. Ou pas?

"La raison du refus n'est pas liée à l'origine du financement, la raison est politique", a affirmé à Sputnik le recteur de la grande mosquée de Lyon Kamel Kabtane. "Nous sommes dans un moment difficile, où islam et musulmans sont à la Une de tous les journaux, quand on va chercher de l'argent pour le PSG aux Qataris, ou pour tel ou tel parti politique, ce n'est pas difficile".

Et il s'agit plutôt d'un état d'esprit général.

"Il y a toujours eu des financements d'instituts de la part de l'Etat, mais quand il s'agit des musulmans, tout le monde se demande si c'est vendeur, si cela permettrait d'avoir un électorat".

Le recteur lui-même compte sur un financement franco-français, ce qui viendra de l'extérieur, comme l'Algérie ou l'Arabie saoudite, viendra pour combler le déficit.

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"On a aujourd'hui des assurances et des soutiens. Tout est à renégocier maintenant compte tenu de la défaillance de la région. On trouvera les moyens et on le fera, ce centre", ajoute-t-il.

M. Kabtane est sûr que cette manne financière étrangère ne risque pas de créer un électorat pour l'étranger, au détriment d'un islam de France.

"La mosquée de Lyon a été construite avec 80% de fonds saoudiens et jusqu'à présent personne d'Arabie saoudite n'est venu me dire de choisir tel ou tel imam, ou de dire cela, la mosquée est indépendante depuis sa création (en 1994, ndlr) jusqu'à aujourd'hui".

Face à la démarche de M. Wauquiez, c'est de l'amertume que M. Kabtane partage avec Sputnik:

"Quand je l'ai rencontré je pensais que c'était quelqu'un de sincère, et je me suis dit que quelqu'un qui a étudié la civilisation et la culture musulmane ne peut être qu'intéressé par cet institut. On ne peut pas se renier et ensuite dire qu'on est contre, afin de flirter avec un électorat", résume-t-il.

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