Vols interplanétaires: la Russie et l'Allemagne mettent en commun leur expérience

Quel pourrait être l'influence de l'espace lointain sur l'organisme humain?

Pour répondre à cette question, les représentants du Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique DLR participeront à la préparation et au déroulement d'une nouvelle expérience russe d'imitation de vols sur d'autres planètes. D'ici la fin de l'année, les chercheurs allemands doivent présenter à leurs collègues russes la liste des équipements scientifiques dont ils disposent pour étudier l'influence de l'espace lointain sur l'organisme humain, a déclaré Oleg Orlov, directeur de l'Institut des problèmes médico-biologiques affilié à l'Académie des sciences de Russie.

"Nos collègues allemands ont de l'expérience: ils ont notamment participé à l'expérience Mars-500 (une simulation de vol sur Mars où un équipage de six personnes avait été placée en isolement pendant 519 jours), aussi bien du côté de l'Agence spatiale européenne (ESA) que de l'Agence spatiale allemande, ainsi que des organisations scientifiques de ce pays. Ils veulent également poursuivre l'étude des conditions de vols interplanétaires, qui nécessitent l'élaboration de nouvelles approches du système de sécurité et de survie des cosmonautes", explique Oleg Orlov.

La nouvelle expérience d'étude du comportement humain dans les conditions d'un isolement volontaire prolongé au complexe expérimental terrestre de l'Institut des problèmes médico-biologiques se déroulera à Moscou de 2017 à 2021. Des agences spatiales comme la NASA (dans le cadre de son Human Research Program), la JAXA, le CNES et l'ESA ont témoigné de beaucoup d'intérêt pour participer à ces expériences.

Un Allemand pourrait également faire partie de l'équipage international de l'expérience, qui durera un an.

D'octobre à novembre 2015, l'Institut des problèmes médico-biologiques a déjà mené à Moscou une expérience de neuf jours, Luna-2015, qui impliquait l'isolement de six jeunes femmes dans un complexe terrestre hermétique pour simuler un vaisseau lunaire. A l'issue de cette expérience, les chercheurs russes ont suggéré de créer un centre international afin d'élaborer des systèmes d'assistance médicale pour les longs vols spatiaux.

Les scientifiques ne peuvent pas encore prédire la date exacte ni même l'année du premier voyage spatial lointain, qui sera historique pour l'humanité. On sait seulement que la Lune sera le premier arrêt sur la route vers Mars. "Nous nous préparons pour des vols sur la Lune mais notre mission n'est pas simplement de reproduire l'exploit des Américains. Il est question de la conquête du satellite de la Terre, de la création d'une station orbitale circumlunaire et de la construction d'une base sur la Lune", conclut Oleg Orlov.

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