S'entraîner comme les forces d'élite? 10 méthodes des quatre coins du monde

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Embrasser une carrière dans l'armée comme simple soldat ne fait pas rêver grand monde. Par contre, servir les forces spéciales au sein d'unités ultraspécialisées capables de surmonter les situations les plus critiques a un tout autre attrait. Tour du monde des entraînements les plus rigoureux destinés aux unités d'élite.

L'armée populaire de libération de Chine

L'armée chinoise compte près d'1,5 million d'hommes. Pendant leur formation, les soldats franchissent régulièrement un parcours d'obstacles en 17 paliers incluant notamment la natation, l'escalade et l'immersion dans l'eau pendant une minute. Si un soldat manque d'air et remonte à la surface, son instructeur le replonge dans l'eau. Dans ces conditions, un manque d'oxygène assez court peut provoquer de sérieuses douleurs musculaires et des crampes.

Malgré leurs excellents résultats au concours international Warrior Competition, ces forces occupent seulement la 10e place de notre classement.

La Garde nationale de sécurité Commandos en Inde

Dans cette unité, le choix de la méthode d'entraînement ou des épreuves d'admission dépend essentiellement de l'instructeur. Par exemple, les soldats sont régulièrement projetés dans un endroit inconnu (le plus souvent dans la jungle près de Bangalore), avec des provisions de nourriture pour une journée. Les soldats doivent revenir à leur base dans les plus brefs délais. Autre entraînement: l'épreuve du "bleu", qui consiste à supporter les coups des soldats d'active de l'unité. Autre méthode peu ordinaire: l'"entraînement saoul", pendant lequel le soldat doit remplir des tâches habituelles (exercice de tir) en état d'ébriété — cet entraînement prépare au tir dans des conditions défavorables ou inhabituelles.

Le Spetsnaz russe

L'armée russe est traditionnellement associée à l'austérité et à l'intransigeance, voire la cruauté. En 2002 cette réputation s'est renforcée quand l'analyste militaire Mark Galeoti a préparé un rapport pour la BBC visant à éclaircir la spécificité de ses opérations de sauvetage (en particulier, étudier les méthodes d'élimination des terroristes et de libération d'otages). Ce rapport mentionnait également les méthodes de sélection et d'entraînement des forces spéciales.

Le processus de formation d'un combattant du Spetsnaz dure cinq ans. Les cinq premiers mois, les recrues sont "brisées" pour devenir des combattants prêts à remplir des missions difficiles souvent basées sur l'improvisation. Il est à noter que les sergents sont nommés par vote et non par un supérieur, ce qui est un avantage.

Le régiment spécial aéroporté d'Australie

En 2014, le journaliste Stuart Boner a publié des informations obtenues dans le cadre de son travail avec Robert Mclean, qui avait été admis à une époque au sein du service aéroporté spécial d'Australie. D'après lui, l'une des épreuves les plus difficiles était un exercice destiné à apprendre aux soldats à supporter les interrogatoires. Lors de cet entraînement, il avait été complètement déshabillé et jeté dans une cellule avec un sachet blanc sur la tête, après quoi il était maintenu en tension permanente pendant des heures en l'empêchant de dormir. Si le soldat s'endormait, il était réveillé. Cela pouvait durer trois jours.

Le SASR ne dévoile pas ses méthodes de formation mais des informations effrayantes ont filtré, notamment sur le fait que pendant les entraînements il y avait plus de décès que dans le cadre des opérations réelles.

Les forces spéciales de la marine américaine

Avec le Spetsnaz, les SEAL font partie des plus connues de ce classement. Et bien que la formation y dure en moyenne 30 mois (deux fois moins que dans le Spetsnaz), elle n'est pas plus facile pour autant. Les trois premières semaines sont les plus dures. Pendant tout ce temps, les recrues dorment seulement quatre heures et passent cinq jours et demi à s'entraîner dans le froid et la boue en travaillant les techniques de combat (parfois simplement pour ne pas s'endormir). Pendant ce temps, les instructeurs se moquent de leurs futurs collègues et cherchent à les dissuader en affirmant qu'ils n'y arriveront pas. Au final, seulement 25% des effectifs initiaux arrivent à bout de ces trois semaines. Il est à noter également qu'une brigade médicale reste en alerte durant toute la formation, par conséquent pratiquement aucun des combattants n'est décédé pendant la phase d'entraînement.

L'infanterie de marine israélienne

La situation politique, notamment son conflit avec la Palestine, fait d'Israël un pays où les habitants ne se sentent pratiquement jamais en sécurité. C'est probablement la raison pour laquelle le service antiterroriste israélien doit répondre aux normes les plus élevées. En 20 semaines de préparation, les recrues passent de nombreuses épreuves dont la nage sous l'eau glacée sans visibilité, le saut en parachute et la manipulation des explosifs.

Même ceux qui ont passé les épreuves finales (avant l'adhésion officielle) sont envoyés en mission auprès de la garde côtière dans des conditions de travail les plus insupportables — pour que leur premier jour de travail soit le pire. Ce service dispose également d'un personnel médical pour apporter les premiers soins médicaux.


Les forces spéciales de Corée du Sud

Le cursus de neuf jours que les forces d'élite coréennes suivent dans le district alpin de Pyeongchang est à glacer le sang (littéralement). Bien que la température dans cette région puisse atteindre —22°C, les recrues s'entraînent chaque jour en plein air sans vêtements (même sans chemise). Les exercices classiques sont la course à pied, les flexions, le combat et une sorte de lutte de boules de neige. Les recrues mettent une chemise uniquement quand ils s'entraînent au tir de précision dans les fleuves glacés. Après cette épreuve, le fait que chaque candidat doive avoir une ceinture noire de Taekwondo ne paraît pas être la plus difficile des tâches.

Les forces aéroportées britanniques

Les recrues du SAS peuvent être déposées au milieu des montages du pays de Galles dans des bottes spécialement mal choisies, avec un sac à dos chargé d'équipements et avec une bouteille d'eau comme seule provision. Elles devront alors réussir à parcourir 64 km en 20 heures. Les soldats devront donc se déplacer à une vitesse de 3-4 km/h pour remplir leur objectif. Toute tentative de fraude (appeler la police pour demander de l'aide, par exemple) est passible d'exclusion. 125 recrues sont décédées pendant la formation entre 2000 et 2015.

Le Special service group du Pakistan

Pour rejoindre le SSG, le candidat doit d'abord servir pendant deux ans dans l'armée et récolter 100 points aux tests d'admission. Ensuite, la recrue suivra une formation de huit mois. L'une des pratiques les plus répandues est le cross: 58 km de course à pied en 12 heures. Les recrues courent avec des sacs à dos lourds, comme dans le SAS britannique, sauf que leur vitesse doit être deux fois plus élevée. A l'issue des huit mois de formation les candidats suivent un cursus de débarquement en parachute. Il faut accomplir au total 7 sauts: 2 de jour et 5 de nuit — en sachant que le risque de blessure lors des sauts en parachute de nuit est multiplié par dix. En franchissant cette étape, les soldats atteignent l'arrivée… ou presque. Ils devront encore suivre un cursus avancé de six mois avant de rejoindre les rangs du SSG, qu'il n'est autorisé à quitter que pour des raisons de santé.

Les Royal Gurkha Rifles

Les fusiliers royaux Gurkhas (RGR) sont des ressortissants népalais. Ils rejoignent généralement les structures militaires plutôt par désespoir et à cause des conditions de vie extrêmement difficiles dans leur pays natal. C'est probablement la raison de la facilité des tests pour rejoindre les RGR: les candidats doivent seulement courir 800 mètres en deux minutes ou faire 12 tractions. Mais les entraînements qui les attendent ensuite sont encore plus difficiles que la formation du SSG pakistanais.

Ainsi, les recrues doivent parcourir 5 km en 48 minutes avec des équipements de 25 kg et un dénivelé de 400 mètres en milieu rocheux et poussiéreux. Étant donné que le niveau de vie au Népal augmente progressivement, on ignore pendant combien de temps encore les Népalais seront prêts à subir de tels supplices pour servir dans les forces britanniques.

 

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