L'Afghanistan, ce pays qui s'enfonce dans la violence

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Les internautes afghans, de quoi parlent-ils sur les réseaux sociaux? La réponse est amère: les publications de près de la moitié des utilisateurs Facebook parlent de la violence et des actes de cruauté.

Il n'y a rien d'étonnant dans le fait qu'en Afghanistan, pays en proie à des difficultés extrêmes, le thème de la violence prédomine sur les réseaux sociaux, juge le psychologue et professeur à l'Université de Kaboul, Ruhollah Rizvani.

"En fait, les publications accompagnées de photos  montrant des scènes de violence et les répliques incitant à la violence parlent de deux choses. Premièrement, aujourd'hui en Afghanistan il existe beaucoup de haine, non seulement dans la vue virtuelle, mais aussi dans la vie réelle. Cette haine prend ses racines dans la qualité de vie de l'écrasante majorité de la population du pays. Le peuple vit une dépression permanente liée à l'impossibilité de se réaliser du point de vue professionnel ou de fonder une famille", explique l'expert. 

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Et, selon ce dernier, les Afghans désignent les dirigeants du pays comme les responsables de leur situation, jugeant que les autorités ne déploient pas suffisamment d'efforts pour améliorer la situation économique et mettre fin à la guerre. 

"Leur mécontentement, qui dégénère en un comportement agressif à l'égard des autres, beaucoup l'expriment sur les réseaux sociaux", indique M. Rizvani. 

En outre, cette violence ainsi exprimée et relayée sur la Toile au jour le jour reflète la triste réalité à laquelle la population afghane est confrontée au quotidien. "Les attentats terroristes et les exactions d'extrémistes et de groupes armés poussent les gens à bout. De fait, la violence engendre la violence et non le contraire", estime le psychologue. 

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"Imaginez un adolescent qui a éprouvé un choc psychologique après avoir été témoin d'un crime de masse. Et peu importe qui a tué qui. Ce dernier s'enferme et à l'intérieur de cet individu qui est une partie indissociable de la société, surgit une incommensurable haine à l'égard du pouvoir qui autorise ces cruautés. Et ce jeune, sans le réaliser, se met du côté des terroristes en véhiculant leurs actes sur Facebook. Le cercle se referme", conclut l'interlocuteur de Sputnik. 

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