Ces cinq migrants qui ont réussi leur vie en Europe

© AFP 2023 Martin BureauYusra Mardini
Yusra Mardini - Sputnik Afrique
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Beaucoup de réfugiés du Moyen-Orient veulent s'intégrer dans leur pays d'accueil. Et c'est tout à fait possible! La preuve? Ces cinq histoires de migrants ayant trouvé le bonheur sur le Vieux continent.

Reine de beauté

"Je voudrais montrer que l'Allemagne est un pays hospitalier. Les Allemands travaillent activement pour que l'intégration des réfugiés soit rapide et réussie", témoigne Bahno, 26 ans, arrivée il y a trois ans avec sa sœur pour fuir la guerre en Syrie. 

Being crowned by her predecessor, 26-year-old former Syrian refugee Ninorta Banho is crowned, becoming the first former refugee in Germany to be crowned Wine Queen of Trier, in the town of Trier, southern Germany, Wednesday, Aug. 3, 2016 - Sputnik Afrique
Cette réfugiée syrienne élue reine en Allemagne
La jeune femme a remporté un concours de beauté dans la ville allemande de Trèves, bordée par la Moselle, décrochant le titre de Reine du vin. C'était une première.

D'après Bahno, sa victoire dans ce concours montrera à ceux qui cherchent un asile en Allemagne à quel point il est important de s'intégrer dans la société allemande. Depuis son arrivée, la jeune femme s'est consacrée entièrement à l'étude de l'allemand et à la participation aux projets liés à l'aide aux réfugiés. Grâce à son exploit, elle espère populariser le vin syrien dans le pays.

Le titre de Reine du vin est attribué chaque année depuis 1930 dans 13 régions vinicoles allemandes. Les vainqueurs représentent les intérêts des vignerons locaux et font la promotion de leur production sur le marché mondial.

Nageuse sous les couleurs allemandes

Yusra Mardini, 18 ans et elle aussi Syrienne, a également connu un grand succès en Allemagne. Elle participe aujourd'hui aux Jeux olympiques de Rio en natation, discipline qu'elle a pratiqué toute sa vie.

​Les entraîneurs l'avaient remarquée après la couverture médiatique de son acte héroïque. Yusra et sa sœur avaient quitté Damas en août 2015 et le bateau sur lequel elles traversaient la mer Egée a commencé à couler. Trop de personnes voulant se rendre de Turquie en Grèce se trouvaient à bord. 

Une demi-heure après le départ, Yusra, sa sœur Sara et deux hommes ont dû sauter dans l'eau. Poussant les canots sans moteur à la surface pendant trois heures pour sauver la vie de 20 personnes.

Rio de Janeiro - Sputnik Afrique
L’équipe de réfugiés aux JO de Rio enverra un message de paix

Quand il a eu vent de cette histoire, l'entraîneur Sven Spannerkrebs a décidé de préparer les sœurs pour les JO de 2020. Mais quand le Comité international olympique (CIO) a formé une équipe de 10 réfugiés pour les épreuves de 2016, Yusra a réussi à prouver qu'elle était déjà prête pour le grand départ. La jeune femme ne fut pas seulement le porte-drapeau de l'équipe des réfugiés à la cérémonie d'ouverture des Jeux, mais elle a également remporté les premiers succès. Le 6 août, Yusra s'est emparée de la 1ère place de sa série du 100m papillon. 

"Damas me manque. Je voudrais que tous les gens se souviennent de leurs rêves car beaucoup les oublient", a déclaré la jeune femme dans une conférence de presse à Rio.

Yusra avait déjà entamé sa carrière sportive dans son pays natal, et avait représenté la Syrie aux championnats du monde de natation de 2012 au 200m nage libre.

Un Syrien millionnaire au Loto

En juin 2015, un réfugié syrien (son nom n'est pas dévoilé) a gagné au Loto en France. Avec un ticket à 10 euros, il en a remporté un million. Les médias ne l'ont annoncé que six mois plus tard.

Le nouveau millionnaire a acheté un appartement et compte faire venir en France toute sa famille pour y ouvrir son propre restaurant.

Il a environ 30 ans, est arrivé en France en 2011 quand la guerre civile a éclaté en Syrie. Dans son pays, il était entrepreneur mais en France il a seulement réussi à travailler en tant qu'ouvrier sans qualification. Tout a changé pour lui quand ses numéros ont été tirés…

Abandonner sa famille pour mieux la retrouver

Ahmad, Kurde syrien de 26 ans, est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2015. Sa famille était opprimée aussi bien par le gouvernement que par les forces d'opposition. Après la décapitation de plusieurs jeunes dans sa ville natale, Ahmad a compris qu'il pourrait être le prochain.

Il a dû laisser femme et enfants. Après un voyage périlleux il est arrivé en Angleterre, pays qu'il rêvait de visiter depuis l'enfance. La principale raison de son aspiration à venir précisément dans ce pays était le droit des réfugiés au rapprochement familial. Selon lui, cette procédure est plus rapide en Grande-Bretagne qu'ailleurs en Europe.

Ahmad parlait bien anglais et comptait sur le succès de son entreprise. Après un séjour de deux semaines dans un camp de réfugiés et un voyage dans un camion pour traverser la moitié de l'Europe, le Kurde a franchi la fameuse frontière.

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Il a réussi à obtenir le statut de réfugié et quatre mois plus tard, sa famille a profité du droit au rapprochement familial pour le rejoindre.

Londres a mis à leur disposition un logement gratuit le temps que le chef de famille trouve un revenu permanent. Ahmad travaille aujourd'hui en tant que consultant et voyage à travers le pays dans le cadre d'une campagne pour améliorer le statut de réfugié. Il bénéficie également d'une bourse d'étude à l'université de Londres pour passer un master.

"Je voudrais obtenir un diplôme au Royaume-Uni mais je compte revenir à la maison pour aider notre société à se rétablir", explique Ahmad.

Apprendre la langue locale

Quand Ali Jeratli, 26 ans, est arrivé de Syrie à São Paulo en février 2014,  il ne savait dire en portugais que "bem-vindo" (bienvenue). Il n'avait pas d'amis ni de connaissances – seulement 700 dollars en poche pour commencer une nouvelle vie.

En entamant une discussion dans un bar, son interlocuteur l'a invité à vivre chez lui. Quelques mois plus tard Ali, qui suivaient tous les cours organisés pour les réfugiés, parlais portugais couramment.

La connaissance du portugais, de l'anglais et du français lui a permis de trouver un travail – il est devenu traducteur lors des matchs organisés dans le cadre du Mondial 2014. Il enseigne aujourd'hui l'anglais et l'arabe dans les écoles de langue de São Paulo. 

Il affirme avoir réussi grâce à l'étude de la langue et de la culture de son pays d'accueil. Il enseigne également dans plusieurs organisations d'aide aux réfugiés. "Je voudrais les aider car je sais ce que signifie rester seul sans rien", explique le Syrien.


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