Qu'y-a-t-il derrière l'appel US à tuer discrètement des Russes en Syrie?

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"Tuer discrètement des Russes", voilà la position de l'ancien directeur adjoint de la CIA Michael Morell qu'il n'essaye même pas de cacher. Mais est-ce que ses paroles doivent être prises au sérieux ou servent-elles plutôt un autre but? Eclairage de l'ex-analyste de la CIA Ray McGovern dans un entretien à Sputnik.
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Il faut tuer discrètement des Russes, ainsi que des Iraniens, pour que leurs pays "payent le prix", a déclaré Michael Morell dans l'interview à la chaîne CBS mardi. Selon lui, les Etats-Unis doivent agir en Syrie beaucoup plus agressivement afin d'accélérer le règlement politique.

Moscou a naturellement qualifié la remarque d'absurde et d'inadmissible, qui pourrait jeter de l'huile sur le feu dans les relations russo-américaines et mener à une confrontation ouverte.

Ce Morell qui joue les durs pour grimper les échelons

Aux paroles imprudentes de M.Morell s'ajoute sa récente déclaration de soutien à Hillary Clinton, par opposition à Donald Trump, "marionnette inconsciente de Moscou" et ainsi candidat non désiré aux Etats-Unis. En réponse, M.Trump a rejeté ces allégations et a accusé l'ancien directeur adjoint de la CIA de mensonges cachant les morts du personnel de l'ambassade américaine à Benghazi.

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La personnalité de M.Morell dévoile les ratés de la politique étrangère des Etats-Unis alors qu'il ne faut pas le prendre au sérieux, estime l'ancien analyste de la CIA et dénonciateur Ray McGovern dans un entretien à Sputnik. Mais en essayant de jouer les durs, M.Morelle ne fait que suivre le cap de Mme Clinton dans l'espoir de décrocher un haut poste dans son entourage.

"Il n'est pas une personne sérieuse. Il s'est affiché comme quelqu'un qui effectue les demandes de ceux qui ont menti sur le renseignement avant la guerre en Irak, du fait que le renseignement ne se trompait pas, mais était frauduleux, et c'était lui qui le contrôlait essentiellement", souligne M. McGovern.

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Le fait qu'il se montre si puéril et si franc en appelant à tuer des Russes et des Iraniens laisse anticiper que la politique étrangère irresponsable des Américains sera poursuivie, politique qui n'est qu'une perte de temps, relève l'analyste.

Selon lui, cela atteste de la militarisation de la politique étrangère des Etats-Unis. On observe par exemple des généraux 4 étoiles venir aux conventions politiques internationales et dire +Moi, général, je m'appelle Allen, et nous sommes l'unique superpuissance dans le monde+. Puis, il y a des gens comme M.Morell, qui soutient Hillary Clinton et qui déclare après la mort de Kadhafi: "on est venu, on a vu, il est mort". Et de ricaner, comme si tout cela était normal.

"Et alors cet homme qui aspire à avoir un haut poste alors qu'Hillary Clinton occupait la fonction de secrétaire d'Etat suit la même ligne", explique-t-il.

Opposition modérée qui ne l'est pas

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Autre question, celle de l'opposition dite "modérée" qui n'existe pas, et ce à croire Barack Obama, qui a admis il y a deux ans qu'il ne s'agissait que d'une illusion quand on évoquait les rebelles modérés. Qui sont-ils alors? Des militaires censés renverser Bachar el-Assad et payés par les Etats-Unis, précise M. McGovern.

"La notion qu'il y a des rebelles modérés en Syrie est une fantaisie — c'étaient ses paroles, +fantaisie+! Maintenant, deux ans plus tard, comme la résurrection de Lazare, ces rebelles modérés font soudainement leur apparition, de nouveau, et participent activement au jeu! Il n'y pas de rebelles modérés, Obama l'a admis. Ce sont des gens que les Etats-Unis payent pour qu'ils renversent Assad".

Du coup, alors que la Russie tente de faire la part des choses entre les militaires que Washington ne veut pas voir mourir et les terroristes, le Front al-Nosra par exemple, le problème est qu'on ne peut pas les distinguer, résume M. McGovern.

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