S'ils ignorent encore dans quelle mesure ils pourront continuer de vivre ou travailler librement dans l'Union européenne une fois le divorce entre Londres et Bruxelles prononcé, certains Britanniques ont déjà demandé la nationalité d'un autre Etat membre.
"J'avais songé à demander la nationalité irlandaise avant le référendum, mais je ne l'aurais pas fait si on n'avait pas voté pour sortir de l'UE. J'aurais trouvé ça malhonnête", explique à l'AFP Johanna Derry, journaliste.
Depuis le vote, la jeune femme a rassemblé les documents nécessaires pour se faire inscrire sur le "Foreign Births Register", le registre irlandais des personnes nées à l'étranger. Une étape nécessaire pour pouvoir prétendre à la citoyenneté du pays.
"Je me sens européenne, donc pour moi ça a du sens de faire ça pour pouvoir rester européenne", argumente-t-elle. "On m'a accusé de trahir mes racines anglaises… mais la culture irlandaise est très présente dans ma famille, donc ça ne m'atteint pas."
Les demandes de passeports irlandais ont été telles au lendemain du référendum du 23 juin que le ministre des Affaires étrangères irlandais, Charlie Flanagan, a appelé à la patience, soulignant que les bureaux consulaires étaient sous "forte pression".
Au même moment, l'ambassade d'Allemagne à Londres a elle aussi connu un "pic des demandes de renseignements", a-t-elle indiqué à l'AFP.
De manière plus surprenante, quelque 400 descendants britanniques de juifs séfarades, persécutés et expulsés du Portugal il y a cinq siècles, ont sollicité la nationalité du petit Etat d'Europe du sud.
"Nous recevons une dizaine de demandes de renseignements par jour", explique à l'AFP Michael Rothwell, un porte-parole de la communauté juive de Porto, la grande ville du nord du Portugal.
De son côté, le site de généalogie ancestry.co.uk a constaté une "hausse significative" de sa fréquentation après le référendum.
"Nous avons vu le nombre d'internautes souscrivant à des périodes d'essai grimper de 40%. Et en parallèle, sur une semaine, les recherches concernant des ancêtres irlandais ont augmenté de 20%", explique Sue Moncur, l'un des responsables du site.
Pour ceux ne pouvant invoquer leurs ancêtres, l'option matrimoniale reste possible. Car les Britanniques marié(e)s à des Européen(ne)s conserveront le droit de vivre et travailler sur le continent.
"Personne ne souhaite se marier juste pour un passeport. C'est juste une manière amusante de faire des rencontres. Il y a plein de façons de trouver l'amour, alors pourquoi pas grâce au Brexit?", interroge Katy Edelsten, qui souhaite désormais étendre son concept aux Britanniques installés sur le continent.
"Notre but ultime est que des gens tombent vraiment amoureux et que nous devions célébrer un mariage de groupe avec des bagues et des gâteaux à l'effigie de l'Union européenne", ajoute-telle.