Un renversement d'Assad laisserait place à "un énorme vide de pouvoir"

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Si le gouvernement du président Bachar el-Assad était renversé, ce à quoi aspirent tant les Etats-Unis, les conséquences ne seraient pas aussi positives que certains veulent bien le croire.
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Le renversement de Bachar el-Assad donnera lieu à un vide géant de pouvoir dans le pays, vide qui sera instantanément comblé par des groupes djihadistes. Ceux-ci, sans trop hésiter, pulluleront en Syrie pour laisser place à un Etat en déliquescence sur des dizaines d'années, estime Gunter Meyer, politologue allemand et célèbre expert des problèmes proche-orientaux dans un entretien accordé à la chaîne Deutschlandfunk.

C'est pourquoi le président syrien doit rester au pouvoir, au moins pour une période de transition, puisqu'il semble le seul capable d'unir le pays et d'en garder le contrôle.

"Une fois le régime d'Assad renversé, un énorme vide de pouvoir se formera à sa place", met-il en garde, ajoutant que ce vide ne pourra être comblé que par des groupes forts, à savoir des djihadistes.

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Dans ce cas, le Front al-Nosra, jusqu'ici branche syrienne d'Al-Qaïda, qui s'est pourtant récemment rebaptisé Front Fatah al-Sham et a proclamé avoir rompu tout lien avec cette dernière, présente une menace particulière. Selon M.Meyer, le Front al-Nosra a pris en charge le leadership et dirige désormais les groupes hostiles au président intervenant sur le sol syrien.

Comment les groupes radicaux ont-ils profité du cessez-le-feu? De Turquie, ils transportent des armes à destination de l'ancien Front al-Nosra et ce, non sans aide financière saoudienne et qatarie. Ainsi, le groupe ne cesse de se renforcer et est désormais capable de se défendre de manière plus efficace.

De plus, étant donné que les groupes terroristes entretiennent des liens étroits avec le reste des "insurgés", y compris avec l'opposition dite "modérée", ceux qui soutiennent ces derniers risquent d'en pâtir eux-mêmes. Les Etats-Unis ne font pas exception à la règle, eux qui appuient l'opposition en partageant avec elle des données de reconnaissance aérienne qui pourraient ainsi passer aux mains des terroristes, déplore le politologue.

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