Des compagnies militaires privées américaines ont dorénavant une importante source de revenus: le pilotage de drones dans les zones de conflits a été confié à des civils qui sont à leur embauche. Pour le moment, il s'agit seulement de missions de reconnaissance et non plus de destruction de cibles, écrit l'hebdomadaire The Air Force Times.
Le journal explique qu'il y a à cela plusieurs raisons.
Primo, lors de la lutte contre le terrorisme, le nombre de missions demandant l'intervention de drones a considérablement accru. Selon l'armée de l'air américaine, depuis 2010, le nombre de drones utilisés dans les conflits est passé de 10 à 60. Au cours des 10 derniers mois, l'armée américaine s'est dotée de quatre drones supplémentaires pilotés par des civils lors des opérations en Irak, en Syrie et en Libye. D'ici un ou deux ans, le Pentagone veut ajouter à ce nombre encore six drones pilotés par des civils.
La deuxième raison réside dans le manque de popularité de la profession de pilote de drone parmi les militaires.
Enfin, il y a la question de la rémunération. Le salaire des pilotes de drones employés par les compagnies privées est deux ou trois fois supérieur à celui des pilotes de l'armée. Dans ces conditions, écrit l'hebdomadaire, il faut s'attendre à ce que les militaires quittent l'armée pour s'engager dans le secteur privé.
Ceci crée une situation paradoxale: l'armée de l'air américaine forme des spécialistes pour ensuite en constater la pénurie, alors que dans le secteur privé le nombre de pilotes de drones ne fait qu'augmenter, conclut le journal.