C’est quoi la “alt-right” et pourquoi Hillary Clinton y consacre-t-elle un discours?

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La candidate Démocrate a accusé son rival Républicain, Donald Trump, de semer la paranoïa et les préjugés.

Elle a attaqué les supporteurs de Trump, précisément ceux qui sont extrêmement actifs sur les réseaux sociaux — surtout sur Twitter — et qui ont tendance à se moquer du politiquement correct avec des "memes" (c'est à dire des images humoristiques, souvent accompagnées de textes, ou bien des vidéos qui se propagent tous très vite sur le web).

Tout est retweeté et reposté jusqu'au point de réussir de plus en plus à créer des débats qui sont remarqués par des journalistes de presse traditionnelle — qui fait que les messages nés sur le web parmi cette "Alt-Right" sont souvent repris ou discutés dans la place publique.

INVITE: Gaëtan Dussausaye est Directeur national du Front National de la Jeunesse et membre du Bureau Politique du Front National.Quelle est la différence entre l'alt-right et le mouvement du front national de la jeunesse en France?

"Il y a ce courant aux USA qui fait parler de lui de plus en plus, la droite alternative. Aux USA, cela ne veut pas dire la même chose qu'en Europe, il y a une autre culture politique. Le phénomène a émergé depuis un petit moment, et qui a en commun avec le FN de rassembler pas mal de jeunes.

Il y a de la part de la jeunesse dans le monde une revendication à pouvoir constituer, consolider et amener aux responsabilités des alternatives économiques et politiques. Donc des organisations qui sortent du cadre ordinaire de la vie politique dans le monde, qui sortent des partis, qui sortent des structures classiques du politique."

Pourquoi utilise-t-on l'étiquette de "raciste"?

"Tous ceux qui accusent les patriotes d'être des racistes sont le premiers à avoir systématiquement recours à une vision racialiste des choses. C'est un outil politique et de communication, histoire de décrédibiliser ceux qui vont avoir un point de vue sceptique concernant l'immigration, le multiculturalisme. Depuis les années 80, on sort la carte du racisme, empêchant tout débat."

Le Front National de la Jeunesse est-il diversifié?

"C'est le premier mouvement jeune de France: 25 000 adhérents. Premiers aussi sur les réseaux sociaux: Facebook, Instagram, et surtout dans les urnes. Avec tant de soutiens, nous présentons de multiples visages. […]

Le FNJ représente la multitude de visages qui existent aujourd'hui dans la jeunesse française. […] Certains sont issus de familles d'immigrés et c'est intéressant de consulter ces jeunes-là, alors que vu de l'extérieur le parti est décrié comme raciste.

Le parti est là pour faire exister la citoyenneté; le peuple français est historiquement varié, et on ne peut pas le définir de façon racialiste."

Des gens soutiennent la "alt-right" parmi les jeunes, et viennent du Mexique. La Gauche, aux USA comme en France, dénonce une instrumentalisation.

"Dans le cas du FNJ, ils sont pleinement intégrés à la société française; et les adultes d'origine mexicaine qui soutiennent Trump sont pleinement intégrés dans le système américain, et ils sont fiers de revendiquer cette appartenance à cette communauté. Ils ont abandonné leur culture de départ pour celle française. […]

La mondialisation est le meilleur moyen utilisé par les progressistes: faire en sorte que les individus soient entièrement déracinés, déclassés, et n'appartiennent plus à rien; que l'ensemble de l'humanité et des êtres humains ne puissent s'identifier qu'à eux-mêmes. Un monde uniforme où l'individu est roi, c'est le projet du mondialisme."

Quel rôle internet joue-t-il?

"Internet est la tribune qui nous manque dans les médias traditionnels. Je suis aux responsabilités depuis 2014, et depuis on a fait entre 60 et 80 communiqués de presse. On envoie un communiqué à plus de 800 médias différents. Il y a donc 60 fois 800 possibilités que ce communiqué soit repris par un média. Depuis 2 ans aucun n'a été repris par un média. […]

Comme nous avons peu d'occasion de nous exprimer par la presse traditionnelle, heureusement que nous avons internet. Sur les réseaux sociaux, le FNJ est le premier mouvement jeune: plus de 80 000 personnes nous suivent sur Facebook, les jeunes Socialistes ne sont qu'à 23 000, et les Jeunes Républicains qu'à 35 000."

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