"Démocratie face au terrorisme": Hollande enfile son costume de candidat

© AFP 2023 Christophe Ena / POOLl'intervention de François Hollande dans la salle Wagram
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Sans déclarer officiellement sa candidature à la présidentielle 2017, l'intervention de François Hollande dans la salle Wagram devant la Fondation Jean-Jaurès, la Fondation européenne d’études progressistes et le think tank Terra Nova, lui fournit une occasion de rassurer son camp sur ses intentions.

François Hollande a prononcé ce jeudi matin dans la salle Wagram, du nom de l'une des victoires décisives de Napoléon, un discours sur "la démocratie face au terrorisme", un thème permettant à François Hollande de se projeter dans l'avenir sur des sujets régaliens à même de le hisser au-dessus de la mêlée, d'"affirmer une force" et de ne pas laisser "s'installer dans l'opinion" l'idée qu'il "pourrait ne pas être candidat".

En ouverture de son discours consacré à ce thème, François Hollande a assuré que "la démocratie" serait "plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre", même si "le combat sera long, éprouvant, difficile".

Pourtant le président a souligné que les musulmans avaient été les premières victimes du terrorisme islamiste, affirmant qu'ils "payent également leur tribut à la terreur", y compris lors des attentats en France.

"Les terroristes de Daech se sont lancés dans une folle entreprise d'asservissement au nom d'un dieu trahi", a déclaré le président. "Avant de nous atteindre, ils s'en sont pris à leur propre religion. Partout les musulmans ont été les victimes de ces islamistes", a-t-il poursuivi

Le chef de l'Etat qui avait déclenché l'état d'urgence prolongé à quatre reprises malgré des réticences à gauche, et s'est englué dans un interminable et houleux débat sur la déchéance de nationalité, a voulu se poser en défenseur de l'Etat de droit, rejetant tout "Etat d'exception" pour lutter contre le terrorisme.

Ainsi, il a récusé jeudi toute "législation de circonstance, aussi inapplicable qu'inconstitutionnelle", dans une allusion au souhait d'une partie de la droite d'interdire législativement le burkini ou d'élargir l'interdiction du port du voile.

"Je l'affirme ici, tant que je suis président de la République, il n'y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu'inconstitutionnelle", a déclaré le chef de l'Etat, cité par l'AFP.

François Hollande a raillé jeudi les responsables de la droite qui "pensent que le pouvoir est là, à portée de main" et "que l'élection (présidentielle), c'est la primaire" organisée par Les Républicains (20-27 novembre).

Plusieurs concurrents ont déjà critiqué François Hollande suite à ce discours. Ainsi, le porte-parole de Nicolas Sarkozy pour la campagne de la primaire à droite, Eric Ciotti, a accusé le président de "prendre le sujet du terrorisme" pour "se relancer politiquement", "instrumentalisation" jugée "indigne".

Mais l'initiative intervient alors que le président est plus que jamais en butte à des sondages catastrophiques.

Selon deux enquêtes d'opinion publiées mercredi, 88% des Français ne souhaitent pas qu'il soit de nouveau candidat en 2017 (Elabe). Et s'il concourrait, il serait éliminé dès le 1er tour dans tous les cas, avec des intentions de vote en sa faveur d'une faiblesse sans précédent (11 à 15 %) (TNS-Sofres).

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