Facebook, une plateforme de manipulations politiques?

© REUTERS / Dado Ruvic/Illustration/File Facebook
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Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir si toutes les publications bannies par Facebook représentent un danger bien réel et méritent d'être supprimées? Un avocat hambourgeois semble avoir la réponse. Selon lui, on assiste à un "blanchiment" du réseau social des informations jugées "indésirables" pour des motifs politiques.

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Sur son site Web l'avocat Joachim Steinhöfel collecte des publications bannies ou supprimées par l'administration de Facebook qui ne comportent pourtant aucun contenu dangereux. Ce Hambourgeois présume que le réseau social subit des pressions politiques.

Joachim Steinhöfel archive par ailleurs sur son site "Blocage de Facebook – Mur de la honte" des publications controversées qui n'ont pourtant pas été censurées par le réseau. "Il y a par exemple une vidéo dans laquelle ont fait exploser un chien de berger. L'enregistrement a été visualisé à 200.000 reprises et Facebook a refusé de la supprimer. Heureusement, deux jours après l'apparition de cette publication sur notre site, elle a finalement disparu", a expliqué l'avocat.

"Mais il y en a d'autres: des insultes nettement antisémites et de l'incitation à la haine interethnique. Or, la réponse de Facebook aux tentatives de signaler ces publications a été: +Ceci n'est pas contraire à nos normes de sécurité", indique-t-il dans un entretien à Sputnik.

De l'autre côté, des personnes ayant qualifié un tchador de "sac en tissu" se font bannir pour une semaine, ce qui représente, selon l'avocat, une violation flagrante du droit de la personne à exprimer son avis.

M. Steinhöfel juge que l'on est en train d'assister à une politique de deux poids deux mesures.

"Je pense qu'il existe une pression politique sur cette plateforme. Lorsque nous entendons les hommes politiques parler, ils ne sont pas neutres. Ainsi, lorsqu'il est question de l'extrémisme en politique, ils ne parlent que de la lutte contre la droite. Tout ceci est très bien, mais il ne s'agit pas uniquement de la lutte contre la droite, il s'agit de l'antisémitisme, de la violence de l'extrême-gauche aussi. Si on montre la photo d'une personne avec un visage ensanglanté et que l'utilisateur est en liesse car c'est un nazi qui a été blessé, ou si l'utilisateur approuve l'utilisation des pavés lors d'affrontements c'est tout aussi inadmissible et ça doit être supprimé", a expliqué M. Steinhöfel.

Une manipulation sans précédent

La pression politique est surtout perceptible lorsqu'il est question de sujets politiques d'actualité: "la critique de la politique migratoire, l'arrivée des réfugiés en Allemagne, mais ceci concerne également les positions conservatives. Je ne parle pas ici de l'extrême-droite ou des néo-nazis, je ne veux même pas en parler. Si les gens avec qui nous n'avons rien en commun du point de vue politique donnent leur avis d'une manière légitime, ils doivent avoir un forum indépendant pour échanger. Mais s'ils violent la loi, le forum doit être fermé immédiatement. Mais Facebook ne l'admet pas", poursuit-il.

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En même temps, l'avocat rappelle qu'en Allemagne c'est la Fondation Amadeu Antonio qui est en charge de la question des propos haineux sur la Toile. "Elle est gérée par une femme qui a travaillé pendant 8 ans pour la Stasi (ministère de la Sécurité d'Etat de la République démocratique allemande). Comment un tel portail comme Facebook ainsi que le ministre de la Justice peuvent-ils inviter une telle fondation à donner des consultations en matière de liberté de la parole ou de prévention des crimes? Je ne me comprends pas. C'est une manipulation de l'opinion publique sans précédent. (…) On bloque les critiques de la politique de Mme Merkel ou les propos incitant à la haine. A mon avis c'est bien, mais je tiens à souligner encore une fois: à condition que les choses supprimées soient contraires à la loi".

Selon M. Steinhöfel, le nombre d'internautes intéressés par son projet va croissant. "Un mois après son lancement, il y avait 6.000 mentions "J'aime". Nous bénéficions d'un nombre de visites important, entre 40.000 et 50.000. Ceci montre que beaucoup de gens s'intéressent à ce que nous faisons. Si cela se poursuit et que les gens continuent à être actifs, nous pourrons exercer des pressions sur Facebook", conclut-il.

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