L'Asie doute des USA

© REUTERS / Issei KatoLe premier ministre du Japon Shinzo Abe
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Le premier ministre japonais Shinzo Abe s'est invité dans la course présidentielle aux États-Unis pour souligner l'importance de l'alliance militaire américano-nipponne et de l'accord sur le Partenariat transpacifique (TPP) lors d'une rencontre avec la chef de file démocrate Hillary Clinton.

En effet, la candidate à la présidentielle a approuvé le renforcement des liens avec Tokyo mais n'a pas soutenu le TPP car les syndicats et les écologistes américains s'y opposent. Le président américain Barack Obama cherche bien à convaincre les congressistes de ratifier ce document mais son sort reste incertain. De ce fait, le Vietnam a déjà reporté la validation du projet et Singapour dit «  douter de la disposition des États-Unis à défendre leurs alliés  ».

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«  A travers le TPP, les USA peuvent confirmer leur engagement à jouer un rôle décisif dans la région Asie-Pacifique. Le Japon et les États-Unis doivent parvenir à faire approuver le Traité au plus vite. Le succès ou l'échec de ce processus impacterait la situation stratégique dans la région  », a souligné le premier ministre japonais.

L'inquiétude de Shinzo Abe est compréhensible: ce pacte réunissant 12 pays est prêt mais n'est toujours pas ratifié par les USA et le Japon. D'après un communiqué de l'agence de presse Reuters, Clinton est en porte-à-faux: quand elle était secrétaire d'État elle se battait pour ce pacte mais elle a changé de position quand elle est devenue candidate à la présidentielle. Elle critique désormais cet accord très impopulaire auprès des syndicats et des activistes qui prônent la protection de l'environnement, traditionnellement considérés comme partisans du parti démocrate.

Sur ce fond, Obama s'est adressé aux leaders du parti républicain au congrès pour les convaincre d'approuver le pacte pendant la session qui se déroulera après l'élection présidentielle.

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Mais tout ne dépend pas de la volonté des législateurs américains et japonais. Pendant que les hommes politiques des deux pays essaient de se mettre d'accord, la divergence entre les autres pays voulant adhérer au projet se renforce. Le Vietnam a décidé de ne pas inscrire la ratification du TPP au prochain agenda parlementaire, ce qui signifie que dans le meilleur des cas l'accord sera soumis au débat plusieurs mois après la présidentielle américaine.

Les Philippines, considérées traditionnellement comme l'allié américain le plus loyal dans la région, ne souhaitent pas non plus suivre le sillage des USA. Le nouveau président philippin Rodrigo Duterte n'a pas seulement qualifié Obama de «  fils de pute  »: quelques jours après cet incident il a ordonné de réduire la patrouille commune avec les USA en mer de Chine méridionale. Le dirigeant philippin a expliqué cette décision en disant que «  désormais la Chine était au pouvoir  » et que «  la domination militaire dans la région était de son côté  ».

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