Les ministres du Commerce extérieur de l'Union européenne se sont réunis vendredi à Bratislava pour débattre du sort du TAFTA, traité de libre-échange entre les États-Unis et l'Europe, dont l'Autriche et la France proposent de changer le nom avant de relancer les négociations sur cet accord transatlantique, « mais avec des intitulés différents ».
Le secrétaire national du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Paul Zurkinden, a donné à Sputnik son avis sur ce revirement pour la France qui disait ne plus vouloir entendre parler du TAFTA.
« Etant donné le soulèvement de la société civile contre ce traité, c'est un enjeu qui est devenu important pour le mettre sur le tapis pendant les élections. Et puis, il y a à mon sens également pour la France l'idée que l'accord en tant que tel ne peut pas être équitable », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
« Un nouveau nom pour une nouvelle vie? (…) A mon avis ce n'est pas tellement pour avoir de meilleurs résultats économiques mais c'est plus une question de forme, de changer ce nom-là pour pouvoir le faire passer, et ça rappelle finalement ce qui s'est passé avec le traité de Lisbonne au niveau de l'Union européenne, c'est-à-dire on a fait passer un traité qui avait été refusé par un référendum par le parlement », a relevé M. Zurkinden.
Le TTIP ou le TAFTA, immense chantier ouvert en 2013, vise à faire tomber les barrières commerciales entre l'UE et les États-Unis, comme les droits de douane ou les restrictions réglementaires qui entravent l'accès aux marchés.
Les observateurs font remarquer qu'aux États-Unis, où la campagne présidentielle bat son plein, le sujet n'est guère porteur et que les élections à venir en 2017 en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas pourraient repousser l'élan attendu à la fin de l'année prochaine.