Barbares d’hier, islamistes d’aujourd’hui: «il faut vaincre ces clans barbares»

Barbares d’hier, islamistes d’aujourd’hui: «il faut vaincre ces clans barbares»
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Saurons-nous vaincre les barbares? Nous nous sommes entretenus avec l’historien Vincent Aucante. Au terme d’une étude approfondie des temps anciens, notre invité éclaire la barbarie contemporaine du djihadiste et ouvre des pistes à la fois morales et martiales pour le vaincre.

Nous évoquions il y a quelques jours le défi de la désignation de l'ennemi, alors que notre pays semble basculer dans un conflit face à l'islamisme, conflit qu'il peine cependant à circonscrire. Nous avons poussé plus avant la réflexion, en invoquant la figure du barbare avec Vincent Aucante.

Docteur en philosophie, ancien directeur du centre Saint-Louis à Rome et directeur culturel du collège des bernardins à Paris, Vincent Aucante vient de publier Barbares: le retour, aux éditions Desclée de Brouwer. Cet essai mêle histoire et philosophie, théorie et pratique et nous éclaire un peu alors que nous traversons un âge assez sombre. La barbarie aurait détruit les cités antiques, elle aurait disparu et la voici qui reviendrait sous un nouveau visage. Selon Aucante, l'islamisme marque le retour de la barbarie.

Dans un esprit universaliste, Aucante souligne que « c'est la communauté qui prime, c'est le clan qui est la maille élémentaire chez les barbares ». Dépourvu d'écriture, fondant leur tradition sur l'oralité, les barbares étaient obsédés par la guerre. Le barbare avait « soif des civilisations et n'a eu de cesse de se les approprier, les détruisant ou se fondant en elles. »

« Les islamistes ont une culture barbare: Daech ou Al-Qaeda sont des clans barbares ». Leur fondement est une anthropologie simpliste: « un seul type d'homme est accepté: le salafiste. Ils se battent entre eux: Al-Nosra et les autres mouvements se battent entre eux » et « quelquefois, ils se constituent en confédération comme nous avions celle des Goths ou des Huns. Aujourd'hui, nous avons Daesh. »

Face à l'horreur, l'ouvrage d'Aucante se présente comme un manuel de résistance: « des gens peuvent résister. Ils sont une minorité mais c'est une résistance qui est contagieuse ». Se fondant sur la dignité humaine et livrant des exemples historiques, l'auteur en appelle à vaincre les barbares contemporains: « Ce n'est pas simplement en prenant un clan barbare pour taper contre un autre clan barbare qu'on va trouver une solution. Cela fait des siècles: les Romains, les Byzantins, les Chinois ont essayé. Ça ne marche pas. Ce qu'il faut, c'est y aller et vaincre effectivement ces clans barbares. »

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