Papiers jetés, tentes détruites: bilan troublant de l’«opération de contrôle» à Stalingrad

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Stalingrad - Sputnik Afrique
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Des agents des forces de l’ordre qui «cassent tout», emmènent des réfugiés dans des directions inconnues et mettent leurs papiers «à la poubelle», voilà ce que signifie pour la police de Paris effectuer un «contrôle » de la situation des migrants.

La semaine dernière, Manuel Valls et François Hollande ont parlé à l'unisson, évènement bien inattendu, de la nécessité d'évacuer les camps de migrants et notamment celui de Stalingrad, à Paris.

Les correspondants de Sputnik se sont rendus ce lundi 31 octobre sur le lieu de l'« opération de contrôle » qui se déroulait au campement de migrants de Stalingrad. Les scènes qu'ils ont vues et entendues ne ressemblaient pourtant pas tellement à un quelconque « contrôle ».

Tout d'abord, les réfugiés ont été étonnés de voir les policiers détruire les tentes, l'unique abri pour ces personnes ayant fui la guerre, la famine et la mort.

« Ils (policiers) sont venus tôt le matin. Nous nous attendions à ce qu'ils nous logent, il y avait une rumeur. Mais quand nous avons été entourés par la police, elle a tout cassé et mis à la poubelle. Et ce n'est pas la première fois qu'ils (policiers) cassent tout. C'est la troisième fois déjà », a raconté à Sputnik un des résidents du camp.

Selon les témoignages, les agents des forces de l'ordre n'ont pas seulement fracassé les «logements improvisé » et jeté des documents, ils ont en outre arrêté les réfugiés qui avaient laissé leurs papiers dans les tentes détruites et les ont mis ensuite dans des bus pour les emmener dans des directions inconnues.

« Toutes les tentes et les couvertures ont été jetées à la poubelle. Mais je ne sais pas ce qui se passe. Les policiers sont venus ici et ont pris quelques personnes qui n'avaient pas de papiers. Ils ont été emmenés en bus », a confié un migrant effrayé.

« La police est venue aujourd'hui à 8 h du matin. On a réveillé tout le monde. Les uns ont été emmenés dans un bus, je ne sais pas pourquoi et où ils vont aller », a bégayé un autre en se couvrant le visage avec les mains.

Certains heureux, qui avaient gardé leurs papiers sur eux, ont été épargnés par le « contrôle ».

« Ils ont pris tout, mon sac, nos bagages. Mon ami avait laissé ses papiers dans la tente, ils ont jeté tout dans la poubelle. Moi j'ai mes papiers dans la poche, c'est pourquoi je suis resté ici », a expliqué un réfugié.

La police, qui était censée les protéger, a littéralement cassé leur pauvre abri… Traqués, les gens ne savaient plus à qui s'adresser pour trouver du soutien.

« Ils ont détruit nos tentes et tout. Je m'attends à ce que quelqu'un nous aide. Nous sommes cinq ici, nous venons d'Afghanistan ».

Devant le fait accompli, il ne reste qu'à attendre une version « officielle » de ce qui s'est déroulé et qui n'est pas pour redorer le blason de ces braves policiers qui veillent à faire en sorte que l'ordre règne dans la capitale française…

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