Le CETA est-il la dernière victime de la vague anti-mondialiste?

Le CETA est-il la dernière victime de la vague anti-mondialiste?
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Les Belges viennent de bloquer l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada. Devrait-on, par moralité en cette période de crise, faire tout notre possible pour que les populations nationales limitent leur consommation uniquement à l’intérieur de leurs frontières nationales ou régionales?

INVITE: Philippe Murer est économiste et conseiller de Marine Le Pen au Front National.

Quelle est la position du Front National sur la question du CETA ?

PM : « C'est un nouveau type d'accord de libre-échange puisque les droits de douane étant déjà à zéro, le but c'est d'aligner toutes les normes entre l'UE et le Canada puis ensuite avec les Etats-Unis et le monde entier, d'ailleurs dans ce traité, il est fait référence explicitement à des normes mondiales […] Or les normes ça ne parle pas à tout le monde mais c'est quand même des choix de société par exemple est-ce qu'on veut du gaz de schiste, est-ce qu'on veut de la viande qui a été élevée aux antibiotiques et aux hormones […] C'est vers une uniformisation du monde qui est en marche avec cela, c'est la fin de la possibilité de décider de nos choix de société  et donc indirectement c'est une attaque contre la démocratie et l'identité des peuples. On est radicalement contre ce traité qui est en fait le reflet de la mondialisation économique poussée à l'extrême : on efface les nations et la démocratie n'étant possible qu'au sein des nations, la démocratie elle-même finit par être effacée. Les nations ne doivent être que les camions balais des perdants de la mondialisation, des chômeurs et des travailleurs mal-payés, précaires. »

Qu'est-ce que le CETA change vraiment et quel est son but ?

« Le problème c'est des marchés publics qui sont complètement ouverts, qu'est-ce que ça fait ? On ne peut pas faire de relance de la croissance quand on a un problème avec la commande publique donc on se laisse enfoncer dans une crise parce qu'on ne peut pas relancer la commande publique destinée aux entreprises de notre pays pour relancer la croissance. Ca paralyse l'action de chaque nation et de fait, l'action de l'ensemble des nations […] Il y a un gros morceau dans le CETA quelque chose d'énorme, c'est le tribunal d'arbitrage, c'est en fait une justice privée d'exception qui va permettre aux multinationales d'attaquer les Etats s'ils changent des normes et que ça leur pose le moindre problème […] Ce n'est plus une justice publique, c'est une justice privée, ce sont des avocats d'affaire internationaux qui seront aux manettes et qui vont décider si l'Etat doit être condamnée parce qu'il a interdit le gaz de schiste par exemple. »

Les Etats-Unis sont-ils derrière ce traité ?

« A partir du moment où on signe le CETA entre le Canada et l'Union Européenne, ça veut dire que toutes les entreprises canadiennes dont toutes les filiales des multinationales américaines qui sont tout le temps quasiment implantées au Canada, pourront attaquer par le CETA, les états européens donc ça pose un problème majeur vu leur puissance de feu et leur puissance d'influence avec le smartpower américain. »

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