Selon les experts occidentaux, cette société est en réalité une couverture pour les opérations secrètes de la CIA à travers le monde.
USAID continue de financer le « développement » de l'Ukraine, cette fois en octroyant des fonds à la compagnie DAI pour "transformer le secteur financier ukrainien". Montant du contrat: 8,95 millions de dollars.
La pénétration active des structures de DAI dans l'espace postsoviétique n'a pas commencé par l'Ukraine: elle a déjà mené de nombreux projet pour le contrôle des changements climatiques et la création d'une infrastructure de développement dans différents pays. DAI fait partie des plus grands contractuels de l'agence USAID et ses représentants travaillent en coordination étroite avec le renseignement américain, à en croire les journalistes d'investigation.
Une cause noble ?
Selon le site officiel de la compagnie, DAI s'occupe des problèmes fondamentaux de développement socioéconomique dus à l'inefficacité des marchés, à la gestion inefficace et à l'instabilité de différents pays. L'activité de la compagnie s'étend sur plus de 150 États en Afrique, en Amérique centrale et du Sud, en Asie et au Moyen-Orient. Elle a aussi un projet portant sur l'adaptation aux changements climatiques en Russie, en Ukraine, en Arménie, en Biélorussie, en Azerbaïdjan, en Géorgie et en Moldavie — le tout initié par la Commission européenne.
Les programmes de la compagnie sont à première vue inoffensifs mais l'exemple d'autres pays montre que tout n'est pas si simple.
Big Brother t'observe
En 2009, l'écrivaine vénézuélienne et américaine Eva Golinger affirmait qu'en réalité DAI appartenait à la CIA, qui à son tour utilisait cette compagnie pour couvrir ses opérations.
L'écrivaine indique que DAI est apparue au Venezuela en 2002, deux mois après l'échec du putsch contre le président Hugo Chavez et, une fois de plus, avec le soutien d'USAID. La compagnie a immédiatement commencé à financer les organisations qui étaient à l'origine du coup d'État avorté. L'un des contrats, qui visait à développer une propagande dans les médias, a provoqué une guerre médiatique de 64 jours dans le pays. Un an plus tard, DAI et USAID en collaboration avec la fameuse Fondation nationale pour la démocratie ( NED ) ont investi plus de 9 millions de dollars dans une campagne d'opposition pour renverser Chavez par référendum — tentative qui s'est soldée une fois de plus par un échec.
Les liens entre DAI et la CIA sont également mis en évidence par la mort des agents de l'organisation en Afghanistan. Ainsi, dans la province de Kounar en 2010, les agents de cette organisation officiellement privée ont été kidnappés par des talibans. Les soldats américains ont tenté une mission de libération mais les otages ont péri durant l'opération. Fin 2009, dans la province de Khôst, une explosion dans le bureau d'USAID en Afghanistan avait tué cinq agents de DAI.
Un procédé toujours efficace?
Le colonel Igor Korottchenko, membre du Conseil public auprès du ministère russe de la Défense, souligne que l'histoire des liens entre la CIA et différentes organisations gouvernementales et non gouvernementales est "vieille comme le monde".
« Toutes ces organisations sont utilisées comme un outil d'influence des USA, elles font partie de l'arsenal de leur " soft power " (puissance douce). C'est pourquoi il est évident que leur activité est coordonnée par les renseignements », estime l'expert militaire.
Igor Korottchenko ajoute que la Russie dispose de son côté d'un service efficace de contrespionnage qui étudie attentivement les méthodes de travail des renseignements occidentaux.
Alexandre Chatilov, doyen de la faculté de sociologie et de politologie à l'université des finances auprès du gouvernement russe, note que les injections financières de ce genre en Ukraine pourraient avoir un but précis.
« Les USA souhaitent subordonner le système social, économique et politique de l'Ukraine à leurs intérêts. C'est pourquoi ils allouent des fonds ponctuels pour soutenir ces secteurs mais avec un virage du côté de l'Occident. Il se pourrait que tous ces mouvements financiers soient liés aux renseignements américains. Par forcément la CIA — il peut y avoir d'autres services. Ils supervisent de tels projets presque officiellement, reçoivent des informations supplémentaires sur la situation dans le pays et établissent une liste d'agents d'influence. Il se pourrait aussi que les services de renseignement se mettent dans la poche une partie de l'argent alloué », explique-t-il.