Suite à l’élection de Trump, plus question de «haut-le-cœur» à l’Élysée...

Il est vrai que les discours font partie de la routine des hautes personnalités: on prend la parole aujourd’hui lors de la réunion, demain on donne une interview… Et un jour, on doit féliciter son homologue qui, contre toute attente, est élu à la présidence des États-Unis. C’est ce que M.Hollande a fait le 9 novembre.

Après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, on entend partout parler de la « surprise », du « choc », de « résultats imprévisibles ». Pourtant, s'il y a une personne qui n'était pas du tout prêt à un tel dénouement de la présidentielle américaine, c'est bien François Hollande.

Aujourd'hui, M. Hollande a envoyé au « président élu » une lettre de félicitations pour sa victoire. Certes, il n'est pas le seul dirigeant du monde à l'avoir fait, mais, compte tenu de ses dernières déclarations sur l'ancien candidat républicain, sa lettre laisse perplexe, quand elle ne déclenche pas un petit sourire chez le lecteur qui en fait la découverte:

« J'ai suivi avec attention votre première intervention et en particulier son message d'apaisement et de rassemblement après une campagne parfois brutale. »

Ouf ! Il semble donc que cette fois les déclarations de Trump n'aient pas provoqué chez M. Hollande que des sentiments désagréables, pas comme précédemment, lorsqu'il avait dénoncé les « excès » du candidat républicain qui lui donnait un « sentiment de haut-le-cœur ».

Considéré encore hier comme « une menace politique » pour la France, Donald Trump s'est aujourd'hui transformé en « un partenaire de tout premier plan pour la France ». Et de poursuivre :

« Ce qui est en jeu c'est la paix, la lutte contre le terrorisme, la situation au Moyen-Orient. (…) Sur tous ces sujets, je souhaite engager sans tarder des échanges avec vous à la lumière des valeurs et des intérêts que nous partageons».

Effectuer un partenariat avec celui qui, d'après le président français, peut être comparé aux représentants de l'extrême droite… cela n'a plus l'air de poser de problèmes à François Hollande, décidément plein de ressources.

Pourtant, malgré ses préjudices, le président français fonde ses espoirs sur l'amitié des peuples français et américain et sur trois principes fondamentaux qui sont censés unir les deux pays : « la démocratie, les libertés, le respect de chaque individu. »

Et même si M. Hollande était plutôt d'avis que la victoire de Trump aurait pu compliquer les relations entre les États-Unis et les pays européens, il a revu sa copie et aspire à la collaboration « en face des défis communs ».

Le président @fhollande a adressé une lettre à Donald Trump à l'issue de l'élection présidentielle américaine pic.twitter.com/wY4yYay4vB

— Élysée (@Elysee) 9 novembre 2016

L'élection de Donald Trump fait quelque peu tache pour François Hollande, très critique à son égard et visiblement pas du tout préparé à un tel dénouement. De toute évidence, la teneur de ses prochaines déclarations à l'égard du président américain nouvellement élu devrait être tout autre.

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