L’UE déclare-t-elle la guerre de l’information à la Russie?

© Sputnik . Irina Kalashnikova / Accéder à la base multimédiaThe European Parliament building in Brussels. (File)
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Offensive au parlement européen : le député polonais Anna Fotyga présente un rapport contre « la propagande des pays tiers ». Dans le viseur : les médias russes comme Sputnik. Un bloc anti-russe semble avoir pris le contrôle de l'assemblée, rendant probable l'adoption du texte.

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Ils sont pessimistes: Tatjana Zdanocka, député letton des Verts, et Jean-Luc Schaffhauser, député du Front national, ne pensent pas être en mesure de renverser la vapeur. Aucun des deux n'espère voir le rapport, puis la résolution contre les médias russes, qualifiés de propagande et assimilés à celle de l'Etat islamique, échouer demain.

Un rapport de forces écrasant

Pour Tatatjana Zdanocka, la droite dans son ensemble devrait voter pour, à l'exception de la frange plus radicale (entre autres, le Front national et l'Ukip de Nigel Farage). Les Socialistes quant à eux sont divisés, tout comme les Verts. Mais cela sera très insuffisant. Le député français nous déclarait ce matin espérer « 100 voix contre ». Il vous en dira davantage dans un instant.

La résolution figurait à l'ordre du jour des débats, après des questions essentielles: Syrie, Turquie, défense commune. Mais toujours aussi peu de députés dans l'Hémicycle pour les débats. Environ 90, pas davantage. A l'heure qu'il est, les discussions sur la « propagande russe » n'ont pas commencé.

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Un bloc anti-russe?

Il faut savoir que plusieurs députés sont obsédés par la Russie. Ils constituent un « bloc anti-russe » au parlement, et ce bloc contrôle la commission aux affaires étrangères. Ainsi, selon nos contacts, plusieurs députés se font régulièrement remarquer pour leurs positions très dures à l'égard de la Russie:

— Jacek Saryusz-Wolski, député polonais du PPE, membre de la commission des Affaires étrangères

— Elmar Brok, Allemand du PPE et président de la commission des Affaires étrangères

— Sandra Kalniete, Vice-Présidente du PPE, lettone, commission des Affaires étrangères

— Petras Austrevicius, Lituanien, Vice-président du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe

— Rebecca Harms, député Allemande du groupes des Verts

— Algirdas Saudargas, Lituanien du PPE, qui travaille beaucoup sur les questions énergétiques

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Et enfin Anna Fotyga, bien sûr, député polonais, membre de la commission des Affaires étrangères et présidente de la sous-commission sécurité-défense. Détail révélateur: un de nos contacts nous a transmis un email interne au parlement mentionnant qu'Anna Fotyga co-organise le 29 novembre à Bruxelles une conférence sur le conflit ukrainien avec l'Atlantic Council, l'un des principaux groupes de pression atlantistes au Parlement. Clairement, Fotyga est l'une des têtes de pont de ces réseaux au sein du pouvoir législatif européen. Celle-ci plaide constamment pour un rapprochement entre l'OTAN et l'UE.

Nous avons entendu Anna Fotyga plus tôt dans le journée à propos de la Syrie: « j ‘ai encore à l'esprit les destructions en Tchétchénie. C'est la même chose à Alep: Poutine, El Assad et le régime iranien commettent des crimes contre l'humanité. Ceux qui laissent faire cela n'ont pas retenu les leçons de l'histoire. » Elle est sortie de l'hémicycle une fois ses trois phrases prononcées, sans attendre les réponses.

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Donc Ukraine, Syrie, guerre médiatique, Fotyga n'en manque pas une. Elle a un rapport idéologique, manichéen, à la réalité politique contemporaine et à la Russie. C'est pour elle une « leçon de l'histoire », gravée dans le marbre et qu'elle semble totalement incapable de réévaluer.

Le vote « sera une honte pour le Parlement » nous disait Mme Zdanocka, qui avait d'ailleurs quitté le Comité aux Affaires étrangères il y a quelques années: « ce comité veut dire au monde comment vivre », nous a-t-elle déclaré, accusant la résolution de Fotyga d'être elle-même « un morceau de propagande ».

C'est donc sous la pression de députés d'Europe de l'Est, profondément anti-russes, que sera votée, en toute probabilité, cette résolution. Mais écoutons Jean-Luc Schaffhauser, que nous avons interrogé.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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