Et si la Chine remplaçait les USA au sein de l’accord TPP?

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L’Australie estime que Pékin pourrait remplacer les USA au sein de l’Accord TPP que le nouveau président US Donald Trump souhaite abandonner. D’après les experts interrogés par Sputnik, la nouvelle zone de libre-échange a besoin d’un pays à l’économie puissante, mais la Chine et ses partenaires potentiels du TPP ont des intérêts opposés.

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La zone de libre-échange transpacifique s'est formée sous l'égide de Washington et était plutôt hostile à Pékin, il serait donc difficile d'y remplacer les États-Unis par la Chine, a déclaré à Sputnik Iakov Berger, expert de l'Institut russe de l'Extrême-Orient.

« L'Accord de partenariat transpacifique (TPP) a été élaboré sous l'égide des États-Unis, il visait la Chine. À présent, les pays membres recherchent un pays capable de remplacer les États-Unis qui comptent renoncer à la position de leader dans cette union. Mais c'est presque impossible. Outre des raisons commerciales, il y a aussi des intérêts géopolitiques. Or la Chine et les pays qui souhaitent devenir ses partenaires au sein du TPP ont des intérêts opposés », a indiqué M.Berger.

Dans cette optique, les observateurs attendent la réaction du Japon, le seul pays à avoir ratifié l'accord TPP. Pour Tokyo, la réalisation de ce texte est synonyme de renaissance de l'économie nippone. La position de Donald Trump à l'égard de l'Accord TPP a produit un choc au Japon, d'après Valeri Kistanov, expert de l'Institut russe de l'Extrême-Orient.

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« Le Japon est resté seul. À présent, c'est la Chine qui jouera le rôle principal dans la création d'une structure régionale de libre-échange (…). Les pays déçus par la position des États-Unis s'engageront dans le sillon de la Chine. Cela concerne aussi le Japon. Ensuite on assistera probablement à une nouvelle étape de la concurrence entre la Chine et le Japon, les deux plus grandes puissances asiatiques et mondiales. La Chine a la deuxième économie mondiale et le Japon est au 3e rang. La situation est très floue », a déclaré à Sputnik M. Kistanov.

Selon M. Berger, il est hors de question de remplacer les États-Unis par la Chine au sein de l'Accord TPP. Les États-Unis sont parvenus à des ententes secrètes avec leurs partenaires du TPP, qui ne conviendront sûrement pas à la Chine, d'autant plus que la plupart de ces ententes avaient pour but de contenir l'expansion chinoise.

« La Chine essayera sans doute de profiter de la situation actuelle, mais on ne sait toujours quelles concessions les États-Unis et la Chine sont prêts à faire. À mon avis, Donald Trump ne veut pas dialoguer avec la Chine. Il préfère impose des restrictions à la Chine. Il s'agit d'une guerre commerciale contre la Chine. Je ne peux pas affirmer qu'il s'agit d'une décision définitive pour les États-Unis, mais pour l'instant il y a peu de raisons de s'attendre à une entente entre Pékin et Washington », a noté M. Berger.

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Selon Liu Ying, expert du Centre d'étude des finances de l'Université populaire de Pékin, l'essentiel est de créer des conditions favorables pour un rapprochement entre les États-Unis et la Chine.

« La Chine occupe une position ouverte à l'égard du TPP, mais (…) il reste toujours à étudier si le TPP convient à la Chine, s'il encourage le développement de l'État chinois (…). La Chine et les États-Unis, le plus grand pays émergent et le plus grand pays développé, doivent coopérer dans la création d'une zone de libre-échange dans la zone Asie-Pacifique au lieu de se remplacer l'un l'autre », a conclu Liu Ying.

Steven Ciobo, ministre australien du Commerce et des investissements, a récemment déclaré à la chaîne de télévision BBC que son pays avait l'intention de promouvoir l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) indépendamment de la décision des États-Unis de le quitter, et que l'Australie étudiait la possibilité d'adhésion d'autres pays, dont la Chine et l'Indonésie, à ce texte.

D'après des médias, les dirigeants de certains pays signataires du TPP sont d'accord pour promouvoir le projet TPP même en cas de départ des États-Unis et envisagent même d'inviter la Chine.

Selon le journal The Australian, les représentants du Canada, de Nouvelle-Zélande, du Pérou, du Chili, du Mexique et de certains pays asiatiques ont évoqué la possibilité de maintenir l'Accord TPP lors du récent sommet de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Lima, au Pérou.

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