Comment Vladimir Poutine nous crée un monde à son image

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Nous étions à la fin de l’ère Gorbatchev.

Après cinquante de guerre froide, le monde avait besoin d'un facteur de stabilité; il ne le trouvait plus dans les Etats-Unis d'Amérique, qui multipliaient les gesticulations martiales depuis leur suprématie présumée (ils auraient gagné la Guerre Froide!). Au lieu de se comporter comme une puissance bienveillante, les Etats-Unis d'Amérique préférèrent se déhancher comme un voyou de quartier qui favorise ses sponsors (les « traités de commerce ») et règle son compte aux petites puissances résistantes, arabes de préférence. La clé de la puissance américaine ne se trouve de toute manière plus dans les armes mais dans le dollar. Mais jusqu'à quand?

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L'attitude belliciste et mal élevée des USA (je trouve moi que l'attitude d'Obama fut globalement pire que celle de Bush) n'était pas ce qui convenait à ce monde. L'agitation américaine relevait de la frénésie, pour reprendre le mot du plus lucide cinéaste américain, Preston Sturges. Et elle menait à une impasse alors bien décrite par Emmanuel Todd dans son impeccable Après l'Empire - peut-être trop optimiste alors sur l'Europe, mais c'était avant les déconsidérés Hollande ou Merkel.

« Les gesticulations américaines dans le Golfe, les attaques contre l'Irak, les menaces contre la Corée, les provocations à l'égard de la Chine s'inscrivent toutes dans la stratégie américaine du micro-militarisme théâtral. Elles amusent un temps les médias, éblouissent les dirigeants alliés. »

Et qui sait jusqu'où cette gesticulation aurait pu aller si la Clinton avait été élue? Nous ne remercierons jamais assez le peuple américain d'avoir élu un homme tranquille, un Quiet Man, pour prendre un titre fordien, comme Donald Trump.

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Le ridicule de la gestion Obama tant sur le plan intérieur qu'extérieur a amené ce maverick au pouvoir. Mais ce retour à la normale et à l'America First était prévisible: car aucune des croisades américaines voulues par les néo-cons ou leurs séides n'a été profitable. En outre la Russie raffermie et nûment remilitarisée était là; Todd rajoutait prophétiquement:

« Je vais, dans les deux derniers chapitres de ce livre montrer comment le retour de la Russie à l'équilibre, la prise d'autonomie tendancielle de l'Europe et du Japon conduisent à l'effondrement à moyen terme du leadership américain. »

Car la Russie suppose un monde sûr et équilibré; De Gaulle n'avait de cesse de le répéter. Les crapules et les ignares de notre presse de marché auront fait mine de l'ignorer. Jusques-à-quand nos subventions devront soutenir ces journaux? Faudra-t-il que le Qatar les rachète pour les donner en pâture à ses dromadaires et à ses sicaires?

Le stratège John Mearsheimer avait reproché à Washington la réconciliation de la Russie et de la Chine. Or le rétablissement de la puissance russe et son alliance géostratégique avec la Chine étaient de toute manière inéluctable; ils furent accélérés par la maladresse de l'administration Obama, par l'incurie ébahie de Bruxelles, par la distraction hollandaise ici.

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Puis le retournement s'est produit. Alors que je ne sais quelle universitaire parle de la Russie comme d'un Etat paria, le monde finit par ressembler aux vœux de notre Vladimir Poutine; Trump, Fillon, Netanyahou et l'Asie réveillée répondent à son appel.

Le grand architecte d'un ordre international pragmatique et non nihiliste, chrétien mais non pas humanitaire, fait prévaloir avec la force de ses armes et la lueur de son sang-froid la primauté de sa vision géostratégique.

La cour des crétins mainstream vocifère, on entend le murmure des mécontents, le γογγυσμμὸς des évangiles, mais rien ne change. Ceux qui veulent les attentats partout, les guerres là-bas, les réfugiés ici, les contrôles et la fin des libertés au nom de la hausse des températures ou de la tolérance, en sont pour leurs frais.

La Russie est là, gendarme de paix et d'équilibre, et non fauteur de trouble planétaire. Et la terre respire.

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