Richard Labévière : « le terrorisme est un secteur économique à part entière »

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Pour Richard Labévière, il est impossible de comprendre le terrorisme sans en saisir les implications économiques. Lutter contre celui-ci exige de couper ses financements.

De quoi le terrorisme actuel est-il l'effet ? Peut-on le comprendre et le combattre sans en saisir les causes réelles ? La France tergiverse et vit aujourd'hui dans une demi-crainte, une sorte de crainte néanmoins confortable.

Pour dépasser nos émotions premières, nous recevons en studio Richard Labévière, Rédacteur en chef de la revue en ligne procheetmoyenorient.ch, ancien rédacteur en chef de RFI, et l'auteur de l'ouvrage Terrorisme face cachée de la mondialisation (P.G. de Roux, 2016). Un essai pour le moins ambitieux: Labévière s'attaque au terrorisme dont nous sommes les victimes mais aussi à la mondialisation dont nous serions coupables.

Ecoutez l'entretien dans son intégralité :

Notre invité développe ainsi une analyse matérielle audacieuse : « le terrorisme est un secteur économique à part entière. Il ne faut plus analyser le terrorisme en terme de crise, d'accident, de poussée de fièvre ou de phénomène extraordinaire mais comme quelque chose de consubstantiel de la mondialisation économique que nous vivons. Le terrorisme et le contre-terrorisme génèrent des économies consubstantielles aux logiques financières mondialisées » qui, par exemple « créé plus d'emplois que le secteur automobile.»

Pour Labévière, il nous faut mieux saisir nos responsabilités:« Le terrorisme est un flux, un modus operandi. On ne fait pas la guerre à un flux, on fait la guerre à des ennemis, à des acteurs identifiés. La « guerre contre la terreur » a aggravé le mal. Après Nice, on a vu François Hollande commettre la même erreur : il a voulu accroître les bombardements en Iraq, ce qui est absurde. Les origines mêmes du terrorisme sont les produits des déglingues sociales, économiques urbaines françaises. »

Ainsi souligne-t-il que se développent, « depuis des décennies, des quartiers de non-droit dans lesquels la police, les pompiers et même les médecins ne rentrent plus ». « Il y a là un problème franco-français, » dit-il.

Une logique fallacieuse conduit en réalité nos gouvernants à ne pas mettre en œuvre les mécanismes appropriés de contre-terrorisme, qui devraient commencer par « la lutte contre le financement du terrorisme ». Ainsi vise-t-il les places off-shore et paradis fiscaux, « dont la majorité est sous pavillon anglais ou américain » et l'application « des lois qui sont à notre disposition en France, avec l'association de malfaiteurs.»

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