La guerre pour la Syrie se poursuit à Idlib

© AP Photo / Khalil HamraIdleb
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Les islamistes ont enfreint le cessez-le-feu en attaquant des enclaves chiites à Idlib, lançant par cette offensive un nouveau grand défi à l'armée syrienne.

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Mercredi matin, les rebelles de Fatah Halab ( mélange politiquement hétérogène d'une multitude de groupes ethniques — des pro-américains presque laïques aux djihadistes ) ont commencé à quitter les quartiers de l'ancienne ville d'Alep. Damas contrôle ainsi déjà environ 85 % du territoire de l'Est de la ville. Fatah Halab, qui constituait la principale défense des rebelles d'Alep, a en effet pratiquement cessé d'opposer résistance et a commencé à déposer les armes. Dans le « chaudron » des quartiers Est ne restent plus que le Front al-Nosra et le groupe Harakat Nour al-Din al-Zenki, connu pour avoir exécuté un enfant « pour avoir soutenu Assad ».

Le ton de la propagande d'opposition a également changé. Même les sources les plus proches des djihadistes ont reconnu la défaite totale à Alep, tout en soulignant que « la guerre ne fait que commencer ».

A l'heure actuelle, la ligne de front se déplace rapidement à Alep mais il faudra encore au moins une journée pour savoir jusqu'où l'armée syrienne avancera après que Fatah Halab s'est retiré des combats et l'évacuation.

Au même moment, l'aviation russe a attaqué les positions de Daech près de Deir ez-Zor en réponse aux tentatives de l'organisation terroriste de mener une nouvelle offensive sur la ville en direction de l'aéroport et de la base de la 137e brigade d'artillerie de l'armée gouvernementale. La ligne de front près de l'aéroport, de la base et des champs pétroliers reste inchangée depuis plusieurs années et il est temps d'agir.

Il y a quelques jours, le secrétaire d'État américain John Kerry a lui-même déplacé les accents en disant que la guerre en Syrie ne se terminerait pas avec la prise d'Alep. Près de 20 000 rebelles d'autres régions syriennes sont déjà arrivés à Idlib — essentiellement dans le cadre des accords de trêve avec le gouvernement. L'attaque contre les enclaves enterre donc les accords de cessez-le-feu dans la province.

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Aujourd'hui les bombardements contre les enclaves chiites pourraient être considérés comme une déclaration de guerre des djihadistes regroupés dans la province d'Idlib, où se réunissent à présent non seulement des rebelles ordinaires avec leur famille mais également des hauts dirigeants de Daech prêts à prendre le contrôle du nouvel « État syrien ».

Tout cela laisse supposer que selon les plans des terroristes, les régions d'Idlib qu'ils contrôlent sont appelées à former un « État syrien alternatif », et que les batailles pour ce dernier vont représenter un nouveau défi pour les forces gouvernementales. L'administration américaine sortante invente de nouveaux schémas de propagande pour s'accrocher à Idlib. Selon la logique de Kerry, Assad reste la principale raison de la guerre civile et les victoires militaires de l'armée gouvernementale ne stoppent pas mais intensifient la guerre, car elles « renforcent le régime d'Assad ». Selon la même logique, la Russie, qui soutient le pouvoir légitime en Syrie, serait un ennemi de la paix et de la démocratie — par conséquent il faudrait renforcer et soutenir les opposants à Damas indépendamment de leur contenu politique et idéologique. D'où la requête d'une « trêve de neuf jours à Alep » pour permettre aux rebelles de se regrouper. Et, d'une manière qu'on ignore, des lance-roquettes multiples américains apparaissent déjà à Idlib.

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