La France signe un contrat avec une start-up financée par la CIA

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Un contrat a été signé entre la Direction générale de la sécurité intérieure et la société américaine Palantir, financée en partie par la CIA. Une collaboration à risque estime certains experts.

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La DGSI croule sous les métadonnées: c'est une société de la Silicon Valley, Palantir, qui va se charger de les analyser. Mais les données qui transiteront par Palantir, qui s'est développée grâce à un fond lié à la CIA (In-Q-Tel) seront-elle gardées confidentielles? « C'est bien-sûr un risque qu'il importe de prendre en compte » estime Eric Denécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R).

​Ce qui intéresse les français, c'est son logiciel capable de traiter l'immense masse d'informations numériques collectées par les renseignements via les réseaux sociaux, les écoutes, etc. La coopération entre les deux pays est de plus en plus étroite, mais « dans la mesure où la DGSI va faire part de données d'interception, des métadonnées […], si Palantir transmettait ces informations à la NSA ou à d'autres services américains, ce serait incorrect » poursuit l'expert.

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En principe, seules les données liées à l'antiterrorisme seront transmises. Elles seront ensuite recoupées avec « des données trouvées dans des sources ouvertes », explique Gérald Arboit, directeur de recherche au CF2R. En recoupant toutes ces analyses, « on va réintroduire un peu de sociologie dans la traque des terroristes, et par là on va pouvoir remonter les réseaux, les filières, comme une pelote de laine ».

Bien que « In-Q-Tel », émanation de la CIA, a aidé au développement de Palantir, il n'y a pas de raison s'inquiéter, contraste Gérald Arboit: « elle n'est présente dans le capital qu'à hauteur de 0.2%, ils n'ont pas plus de droit de regard qu'autre chose ». Toute l'administration du renseignement américain et certain pays européens sont passés par cette entreprise, spécialiste dans l'analyse des données. « Malheureusement, il n'y a que les américains aujourd'hui qui dispose de ce savoir », estime Eric Denécé, qui y voit pour la France « un constat d'échec […]. Nous sommes obligés d'avoir besoin d'eux pour gérer ce genre de situation ».

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