Syrie : le grand tournant de la guerre a bien eu lieu

© AP Photo / Hassan AmmarA Syrian boy rides a bike adorned with a Syrian flag as Syrians families, who were displaced from east Aleppo last month, return to their homes in the Hanano district of eastern Aleppo, Syria, Sunday, Dec. 4, 2016.
A Syrian boy rides a bike adorned with a Syrian flag as Syrians families, who were displaced from east Aleppo last month, return to their homes in the Hanano district of eastern Aleppo, Syria, Sunday, Dec. 4, 2016. - Sputnik Afrique
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Alep, Alep. Cette ville était à la une de l’actualité depuis plusieurs semaines. L’élite politico-médiatique occidentale faisait tout pour faire retarder la victoire. Mais rien n’y fait, la victoire a bien eu lieu. Alep est libre.

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Avant-hier dans la soirée plusieurs sources indiquaient que l'armée arabe syrienne mène l'opération de libération des tout derniers quartiers sous contrôle terroriste. Des terroristes que les médias du mainstream continuent incessamment d'appeler « rebelles » ou « insurgés », désireux simplement avec l'appui occidental et des régimes du Golfe, d'installer la charia dans un pays multiethnique et multiconfessionnel. Puis cette confirmation tant attendue est arrivée: les dernières résistances terroristes ont été anéanties.

La joie est palpable à Alep en premier lieu. Malgré toutes les souffrances que les habitants de cette deuxième ville de Syrie ont dû endurer: exécutions, utilisation en tant que boucliers humains par les groupes terroristes, extorsions, aujourd'hui cette page est tournée. Les habitants d'Alep en liesse célébraient la reprise totale de la ville par l'armée gouvernementale.

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En passant et avec la reprise d'Alep-Est, le gouvernement syrien contrôle désormais les cinq plus grandes villes du pays: la capitale Damas, Alep, Homs, Lattaquié, Hama. D'ailleurs, c'est ce que le journal Le Monde a été forcé lui aussi d'avouer (évidemment sans plaisir).

Mais le travail n'est pas terminé. Beaucoup d'entre nous ont bien sûr les yeux rivés sur Palmyre, la cité antique et martyre, qui a été réoccupée tout récemment par la secte takfiriste de Daech, profitant de l'attention autour d'Alep et de l'arrêt des bombardements de la « coalition » US sur leurs positions à Raqqa, la capitale autoproclamée de la secte. Des experts syriens et russes y ont vu une complicité presque non voilée: voyant la chute imminente de leurs protégés terroristes à Alep et comprenant que les ruses diplomatiques ne marcheront plus, l'élite occidentale a contribué à ce que le joyau de la culture syrienne et mondiale, Palmyre, retombe aux mains des barbares de Daech, que beaucoup voient comme un allié non-reconnu de l'élite occidentale et de certains acteurs régionaux.

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Mais pas pour longtemps. D'intenses combats sont menés en ce moment même aux abords de la ville, d'autant plus que l'armée gouvernementale syrienne se retrouvant face à un déluge de terroristes de plusieurs fois supérieurs en nombre (un millier d'hommes contre plus de 5000 extrémistes), a néanmoins réussi à évacuer la très grande majorité des civils de cette petite ville. Ce qui facilite largement la tâche, les terroristes n'auront pas la possibilité d'utiliser les civils en tant que boucliers humains comme l'avaient fait leurs homologues à Alep. Et au vu des déclarations toutes récentes aussi bien des leaderships syrien que russe, les terroristes de Daech vont vivre des moments d'extrême difficulté. Car l'objectif est clairement annoncé: libérer Palmyre dans les plus brefs délais. On peut donc imaginer le calvaire que vont vivre les extrémistes sous peu. D'autant plus que c'est désormais aussi l'occasion d'en éliminer un très grand nombre d'entre eux lorsqu'ils seront forcés de reculer, le tout dans un milieu désertique où ils n'auront pas l'occasion de se cacher entre multiples bâtiments, comme ce fut également le cas à Alep. Palmyre sera certainement donc l'une des grandes priorités du moment.

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Mais le travail ne compte nullement s'arrêter là. Il reste évidemment Idlib, « capitale » autoproclamée de l'ex-Front al-Nosra (désormais Front Fatah al-Cham, la filiale d'Al-Qaïda en Syrie), tout comme Raqqa, « capitale » de l'autre secte takfiriste Daech. Sans oublier évidemment la province de Deraa, au sud-ouest du pays, qu'il faudra également nettoyer de la présence terroriste.

Une chose est sûre. Le tournant tant espéré dans cette guerre imposée à la Syrie par le néocolonialisme en alliance avec les groupes extrémistes, a bien eu lieu. Et à l'instar de Stalingrad qui avait sonné la défaite future de la peste brune nazie, Alep sonne pour beaucoup, et je suis d'accord avec eux, la fin définitive de l'ancien monde. Un monde qui fut bâti sur des principes d'injustice, et dans lequel il y aurait soi-disant des « élus », des « exceptionnels », et les autres en la qualité de l'écrasante majorité de l'humanité, censée obéir aux gendarmes autoproclamés du monde. C'est fini. Avec Alep commence une nouvelle partie de l'histoire contemporaine. Et c'est l'une des plus grandes victoires du monde multipolaire sur les vestiges de l'unipolarité.

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