Roskosmos veut faire le ménage dans l'espace

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L'agence spatiale russe Roskosmos veut nettoyer l'espace des déchets anthropiques qui polluent l'espace en les faisant dévier de leur orbite grâce au souffle d'un moteur à réaction.

Ce projet est actuellement mis au point par l'Institut central scientifique et de recherche en construction mécanique — l'organisation scientifique principale de Roskosmos.

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« L'idée est assez originale, explique Oleg Gorchkov, directeur général de l'Institut. L'appareil est muni de moteurs ioniques installés dans deux directions opposées. Il s'approche d'un satellite usagé et allume ses moteurs des deux côtés à une puissance équivalente, ce qui lui permet de rester en place et d'utiliser le souffle d'un des moteurs pour changer la trajectoire orbitale de l'appareil visé. Ce dernier perd progressivement sa vitesse et quitte son orbite. La durée nécessaire de cette exposition au jet ionique dépend de la puissance de l'appareil. Selon nos estimations, si sa puissance atteint près de 5 kW, la déviation du satellite cible prendra jusqu'à 15 jours selon sa masse et ses dimensions. »

Il est de plus en plus difficile d'ignorer le problème des débris spatiaux volant à proximité de la Terre: le développement de l'activité spatiale — notamment les lancements — pourrait s'arrêter complètement d'ici 100 ou 200 ans à cause de la pollution des orbites terrestres.

Chaque nouveau lancement laisse en orbite 2 ou 3 nouveaux fragments: un étage de fusée, un bloc d'accélération, des réservoirs de combustible… Tout cela peut orbiter autour de la Terre pendant une période indéfinie, créant des problèmes pour les stations orbitales et les groupements de satellites.

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La question la plus sensible concerne l'utilisation de l'orbite géostationnaire, qui est la région la plus demandée pour le placement de satellites commerciaux. Les appareils non-fonctionnels et non-contrôlés créent déjà des obstacles pour la mise en orbite de nouveaux satellites.

« D'abord, il faut s'entendre au niveau international pour déterminer qui est responsable de la pollution spatiale et comment il faut assumer cette responsabilité. Ensuite, on peut décider du plan d'actions, estime Ivan Moïsseïev, directeur de recherche de l'Institut de politique spatiale. L'orbite contient tellement de débris qu'une campagne de nettoyage ne pourra être qu'une entreprise de grande envergure, forcément internationale. A mon avis, dans un avenir proche il sera plus facile de s'entendre à l'Onu sur la non-pollution de l'espace que sur son grand nettoyage ».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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