En 2017, on arrête de faire du politiques-bashing !

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Que 2017 soit l'année de la gentillesse, que l'on arrête de se moquer des turpitudes de nos hommes politiques, journalistes et autres personnalités du système ! Il faut maintenant regarder tout cela avec indulgence, même si parfois c'est dur...

Chers auditeurs, comme il est de coutume en ce début d'année, je vous présente mes meilleurs vœux pour 2017, qu'elle soit pleine de santé, de joies… et de vérité. Comme il est de coutume aussi, j'ai pris plein de bonnes résolutions pour 2017. Pas celles d'arrêter de fumer ou de boire, de me remettre au sport, non, il faut rester sérieux, mais celle d'arrêter de dire du mal des gens et en particulier de la classe politique.

​Voilà, j'arrête de cracher mon mépris et mon courroux — coucou, comme dirait mon maître Desproges — à ce micro, je ne profite plus de la tribune généreusement offerte par Sputnik pour me gausser des ridicules et des incohérences de nos politiciens, confrères journalistes et autres personnalités. Mes billets seront dorénavant pleins de compréhension et de sympathie pour tous ces gens. Je passe en mode bisounours, quoi, vous allez adorer.

Tenez, par exemple, quand je lis que Henri Guaino, candidat à la présidentielle et député des Yvelines, touche 5 100 euros par mois et qu'il n'arrive pas à mettre un sou de côté, je ne m'insurge pas. C'est bien normal, avec ses 5 100 euros mensuels, il doit payer son appartement, ses costumes, sa Patek Philippe (Rolex c'est un peu vulgaire), ses réceptions d'industriels, communicants et collègues hommes politiques — et ces gens-là, vous n'allez pas leur servir des pâtes au beurre — et il faut mettre de l'essence dans la Citroën C-Elysée — oui, il fait au mois ça comme bagnole, pour un candidat à la présidentielle…

Comme il le dit lui-même, il a des charges, cet homme-là. Et puis, il le souligne avec pertinence, il est élu à Paris, pas chez les pécores de la Creuse ou de Corrèze. Et vous connaissez le prix du kilo de viande à Paris ? Et celui de l'heure de femme de ménage, de majordome et de chauffeur ?
Non, bon alors arrêtez de nous l'embêter avec vos jérémiades sur Twitter comme quoi il ferait bien d'essayer d'apprendre à vivre avec le SMIC et qu'en plus de son salaire, la plupart de ses frais sont payés ! Arrêtez de vouloir faire des quêtes pour humilier ce brave homme, qui est, je le cite, « l'un des rares dans sa famille politique à défendre ceux qui gagnent peu. ».

Donc, moi, je ne vais pas lui taper dessus et souligner qu'en plus d'être indécent, son propos souligne le complet décalage entre la classe politico-médiatique et le bon peuple. Je ne vais pas faire de parallèle douteux entre son propos et celui de Séguéla qui affirmait avec justesse en 2015 que, je cite, « Même si on est clochard, on peut mettre 1 500 euros de côté ». Non, je ne vais pas faire ça. Je vais plutôt souligner la très grande faute du peuple, qui ne fait plus aucun effort pour comprendre nos courageux hommes politiques qui suent sang et eau pour défendre leurs, pardon, nos intérêts.
Oui, il y a divorce entre la classe politique et le peuple, mais si la première est partie avec la baraque, la bagnole et l'argenterie, c'est bien fait, c'est que c'est la seconde qui a commencé, d'abord !

Tiens, encore une preuve que j'ai changé. Hier, notre bien-aimé ex-Premier ministre, Manuel Valls, passait à la télé pour défendre sa candidature à la primaire de la gauche. Un événement qui me fascine, tant j'aime voir tous ces braves gens venir nous expliquer comment ils vont faire l'an prochain tout ce qu'ils n'ont pas pu faire les cinq ans précédents… heu, attendez, pouf pouf. Un événement qui me fascine, tant j'aime voir tous ces braves gens venir nous expliquer comment ils vont nous sauver des nombreux dangers qui nous guettent, au péril de leur santé et peut-être de leur vie.

Et donc, pendant cette émission politique, un journaliste bien mal embouché et pas du tout respectueux a demandé à Valls comment il justifiait son apparent revirement de position sur le 49-3, qu'il a abondamment utilisé pour faire passer l'impopulaire loi Travail et qu'il promet maintenant de supprimer.
Déjà, je regrette un tout petit peu le côté méchant, agressif, de cette question. Valls, lui répond benoîtement que d'abord il ne l'a pas utilisé six fois, comme les mauvaises langues le prétendent, mais deux seulement. Les gens exagèrent toujours !

Et puis, surtout, ce n'est pas de sa faute, « On m'a imposé le 49-3 », explique Manu. Oui, ce sont les méchants frondeurs qui lui ont mis l'épée dans les reins et obligé à passer en force, que ce Manu le gentil n'aime pas, mais alors pas du tout.
C'est pourtant clair, non ? Il n'y a pas de contradiction, Valls, n'a pas aimé ça de devoir utiliser le 49-3 six fois, pardon deux, donc c'est normal qu'il veuille le supprimer une fois président. Eh bien, je vous le donne Émile, les Français, ces bœufs populistes, probablement séduits par les sirènes de Fillon ou de le Pen, ne comprennent pas l'explication pourtant claire de Valls. Selon un sondage Harris-interactive paru ce matin, ils sont 73 % à ne pas comprendre, et même 60 % à gauche et 50 % au PS. On ne peut vraiment compter sur personne !

Donc, moi, là encore, tout à mes bonnes résolutions, je ne vais pas m'insurger, je ne vais pas crier au foutage de gueule, je ne vais pas insinuer sournoisement que le 49-3 est probablement l'article de la constitution qui sied le mieux au style petit Caudillo de Manuel Valls.
Non. Je ne vais pas le faire… 

Ah, je l'ai fait ?
Ça s'est vu ?
Bon, ben pour les bonnes résolutions, comme tous les ans, c'est encore raté pour cette année !

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